La décadanse

LES ACTEURS DE BONNE FOI

Voulant plaire à sa tante dont la fortune lui permet d’épouser Angélique, Eraste demande à son valet Merlin, auteur à ses heures, de faire jouer une comédie. Accompagné d’une suivante, du fils du fermier et de la fille du jardinier, il compose un impromptu d’après nature : tous improvisent en restant toujours eux-mêmes. Mais quand le valet sérénade la promise du fermier, le doute s’installe dans la tête des apprentis comédiens : et si ce qu’ils jouent était vrai ?

« Dans le plan de ma pièce, vous ne sortez point de votre caractère, vous autres : toi, tu joues une maligne soubrette à qui l’on en fait point accroire, et te voilà ; Blaise a l’air d’un nigaud pris sans vert, et il en fait le rôle ; une petite coquette de village et Colette, c’est la même chose ; un joli homme et moi, c’est tout un. Un joli homme est inconstant, une coquette n’est pas fidèle : Colette trahit Blaise, je néglige ta flamme. Blaise est un sot qui en pleure, tu es une diablesse qui t’en mets en fureur ; et voilà ma pièce. Oh ! je défie qu’on arrange mieux les choses. » Merlin (scène 1)
Signaler une erreur Ajouté le 7 septembre 2015