« La pratique de Greg Hug – le moulage sur corps – le place d’emblée dans un rapport à la tradition classique. Contraint à une représentation strictement réaliste, il se confronte fatalement aux canons de la sculpture, ce qui se traduit par une attention particulière portée aux postures de ses sujets, aux effets de texture, aux drapés ou aux modelés.
L’ancrage dans l’histoire de l’art est cependant contrebalancé par la plasticité que lui offre sa technique. La souplesse des matériaux contemporains lui permet ainsi d’imprimer un léger décalage à notre regard. Si l’effet évoque l’Antique, il est ici mâtiné d’une masse de références des plus contemporaines, du cinéma gore à l’icône médiatique.
Effet troublant pour le spectateur de voir cette virtuosité au service du trivial. Le geste de Greg Hug se veut avant tout un geste de détournement. Mêlant provocation et humour, il propose rien moins qu’une relecture de notre société à l’aune de ce qui fût le mode de représentation privilégié de l’art institutionnel. » Raphaël Oesterlé