La décadanse

FLYING EYES & GOLDEN ANIMALS

Le Rez - Usine

THE FLYING EYES (us) psyche-stoner
GOLDEN ANIMALS (us) psyche-rock



L’esprit heavy rock des années 60 n’a pas fini de tourner au-dessus de nos têtes, et c’est tant mieux. Avec ce nouvel épisode qui nous est livré ici par les Américains de Flying Eyes, la saga du psychédélique lourd repart de plus belle et vient ajouter au dossier de nouvelles pièces du plus bel effet hard rock psychédélique bluesy. The Flying Eyes est originaire de Baltimore et est composé de Will Kelly (chant, guitare, banjo), Adam Bufano (guitare, orgue), Mac Hewitt(basse, chant) et Elias Schutzman (percussions, harmonica). Le groupe sort en 2008 et 2009 deux EP intitulés « The bad blood » et « Winter » qu’il compile dans l’album « The Flying eyes », toujours en 2009.

Le chant très morrisonien s’expose dès « Death don’t make me cry », une puissante entrée en matière, genre Electric Wizard ou Dead Meadows. « Poison the well » se veut plus dansant, mais garde quelques bonnes cartouches de chevrotine en réserve.« Clouded » et « Overboard » sont de magnifiques chevauchées dans les seventies, pas loin de Ten Years After, Lynyrd Skynyrd, et qui ne sont pas sans rappeler non plus les Black Crowes. « Heavy heart » s’entoure de guitares cosmiques et d’une rythmique massive, rappelant ce que pouvait faire le mythique guitariste Randy Holden quand il jouait dans Blue Cheer en 1969. La pièce maîtresse consiste en « Done so wrong » qui démarre sur un bruit de vent lugubre ponctué de chants de baleine émis par la guitare. Et puis, c’est l’espace intersidéral qui s’invite dans votre salon et libère des forces telluriques intenses, pesantes. On se finit avec « Leave it all behind », un folk blues acoustique dylanesque, tout en dentelle.

GOLDEN ANIMALS

Cet excellent album marche peut-être sur des chemins déjà balisés, mais reconstitue à merveille l’esprit de l’âge d’or du rock. Et ça marche encore mieux avec deux Chimay bleues.

Une descente d’ acide difficile aux lendemains de Woodstock ? Les têtes d ’ affiches du prochain Gus Van Sant ? Jean Michel Bruchon et Monique Duraille, producteurs-vendeurs de fromage de chèvre A.O.C Ardèche ? Les White Stripes, les Fiery Furnaces ou Beach House déguisés pour une party pyrotechnique organisée par et en l’ honneur des MGMT ?

Simplement Tommy Eisner et Linda Beecroft, respectivement guitare et batterie d ’ un duo auquel vous risquez de ne pas couper : The Golden Animals. Pour l ’ instant, Pitchfork n ’ y prête qu ’ une attention polie, avant de dérouler le tapis rouge et de lancer la grande hype, que certains blogs avisés n ’ avaient pas attendu… Sans doute dès la rentrée, poussé par le vent de septembre « Free Your Mind and Win a Pony » pourrait bien remettre au goût du jour et comme un éternel recommencement, les pattes d ’ éléphants, les chemises en chanvre, les robes à fleurs, les cheveux longs et négligés, toutes sortes d ’ accessoires obscurs empruntant aussi bien à Bouddha qu ’ à Charles Manson, à la mythologie égyptienne qu ’ à la magie noire. Tout (est) et surtout n ’ importe quoi. Car derrière une iconographie rudimentaire et inlassablement similaire, se cache un groupe inexplicablement riche en évocation. Allez savoir pourquoi ? Sur la foi des quelques rares clichés des animaux d ’ or, il n’ y a pas de peine à les imaginer en :
Signaler une erreur Ajouté par Herr Liebe le 4 septembre 2013