Les vingt ans du bâtiment du Théâtre du Loup
Voilà déjà 20 ans que le Théâtre du Loup s’est installé au bord de l’Arve, en un lieu taillé sur mesure.
Projet théâtral et architectural, le Loup se réjouit de fêter cette date clé par la conférence exceptionnelle de l’architecte français Matthieu Poitevin, principal artisan des transformations de la Friche La Belle de Mai à Marseille, une très belle initiative sociale, culturelle et urbaine. Sans rien de luxueux, si ce n’est de l’espace. Et beaucoup de générosité.
«... Je suis un architecte frichier. Je suis un artisan de l’architecture. J’essaye de le faire et de le rendre le mieux possible. La chose qui m’intéresse en faisant ce métier c’est d’essayer de trouver une manière de susciter l’imaginaire et ce qu’il peut engendrer.
Je confonds d’ailleurs souvent l’architecture et la poésie. J’essaye de suggérer l’imaginaire plus que l’objet : le cirque, le spectacle, la magie, et puis l’horizon tout le temps parce que l’horizon, comme le disait un illustre poète, c’est le seul moyen de souligner l’infini. J’essaye donc de tutoyer les limites, de savoir jusqu’où on peut aller et de savoir jusqu’où le projet peut tirer le plus possible la quintessence de sa vérité jusqu’à ce qu’il puisse se casser la gueule. S’il se casse la gueule c’est qu’il va trop loin, s’il s’arrête juste avant c’est qu’on s’est pas trop trompé.
Et puis l’architecture c’est une histoire d’engagement : il faut y aller il faut avoir du courage il faut se lancer et avoir la position la plus radicale.
L’architecture c’est une histoire d’imaginaire et d’engagement ...»
Matthieu Poitevin