La décadanse

Etienne Krähenbuhl « le temps suspendu »

Galerie C

Etienne Krähenbuhl, la puissance de l'acier...et puis le temps. Deux thèmes qui le fascinent.

Le temps a imprimé sa marque avant même l'oeuvre, sur les matériaux que ce sculpteur utilise: tôles, pièces de métal, traverses de chemin de fer. Ces éléments prêts à être jetés, il les récupère et leur donne une nouvelle vie.

L'artiste choisit les pièces, les transforme en objets, mouvements et musique en prenant en compte leur couleurs, reflets, reliefs, défauts même, ainsi des trous et des fissures. Une fois l'oeuvre de l'artiste accomplie, la sculpture réalisée, l'action du temps se poursuit, l'altérant encore.

Il dit qu'il ramasse ce qui traîne. Mais il faut savoir que c'est par tonnes, pour certaines oeuvres, monumentales.

Par l'utilisation des matériaux les plus simples, ceux que l'on trouve autour de nous, abandonnés, Etienne Krähenbuhl s'inscrit dans le courant artistique de l'Arte Povera1, mouvement né en Italie dans les années 1960. D'autre part, il est enthousiasmé par des matériaux découverts par la science, les matériaux dits intelligents2 et les supraconducteurs3. Pour ces projets, il collabore avec les physiciens, à l'aise, ayant l'âme d'un chercheur, au sens premier du terme.

Cette exposition sera en collaboration avec le Muséum d'Histoire Naturelle de Neuchâtel, qui intégrera des oeuvres d'Etienne Krähenbuhl dans son exposition montée à l'occasion des 100 ans de la supraconductivité4.

A l'extérieur de la Galerie C, un cube immense, bleu, posé devant l'entrée, donnera le ton. Certaines des oeuvres seront mises en scène pour que les visiteurs puissent les percevoir autrement que par la vision seule et elles pourront être touchées.
D'autres sont animées d'un mouvement lorsqu'on les touche, les immenses cubes empilés bougent les uns sur les autres, les cylindres d'une boule suspendue émettent des sons lorsqu'ils bougent dans le vent ou sont animés par la main. Cette exposition s'adresse à tous les sens.

Nous aurons aussi le privilège d'avoir en avant-première des oeuvres débutant un projet gigantesque: la mémoire de la façade en métal d'une vieille maison. Celle-ci a été découpée soigneusement, pièce numérotée par pièce numérotée, chacune d'elle classée pour conserver la disposition initiale. La façade en métal de la maison du Jura aura disparu et sera devenue autre, transformée en sculptures et gravures.

Pour Etienne Krähenbuhl, la matière est poésie où s'imprime "les couleurs du temps" et en même temps elle est vie et lui permet, à travers la physique des matériaux, d'approcher une compréhension des mystères de l'univers et de la vie.
14:00 – 19:00
Vernissage jeudi 10 janvier dès 18h00
gratuit
Signaler une erreur Ajouté par galerie c le 2 janvier 2013