'''Mein Kampf (Farce)'''
De Georges Tabori. Mise en scène Frédéric Polier. Reprise
Au regard de l’humanité, on est bien d’accord, Hitler est un mauvais sujet. Au regard du théâtre, c’est une autre histoire. George Tabori en était convaincu puisque du mauvais sujet il a fait le formidable sujet de sa pièce. évidemment, Mein Kampf n’a pas valeur de réhabilitation. Ce «combat» là est une farce. Immense, grotesque et forcément tragique. Le futur Führer, alors à l’aube d’une prometteuse carrière de dictateur, s’y illustre par ses piètres talents de peintre et son antisémitisme quasi pathologique. Tabori imagine que ce grossier personnage a pour voisin de misère Shlomo Herzl, digne représentant du peuple du Livre, qui d’ailleurs vend la Bible, mais aussi le Kama-Sutra. Dans un fatras de sentences rabbiniques et d’histoires juives à l’extrême limite du bon goût, Tabori fait tout passer grâce à son grand cœur, sa commisération universelle, sa malice et son talent. Et l’on se surprend alors à rire de l’innommable.
Communiqué des organisateurs