Dans une cabine plutôt obscure, s’allonger. Seul avec soi, en retrait du tumulte du monde, coupé de tout. Partir, flotter à l’écoute d’une voix intime mais inconnue : l’autre soi-même. Rien voir est une expérience sensorielle qui provoque des états d’entre-deux ; bercé par une musique qui affleure à la conscience, conduit par une pensée ondoyante, dans une lueur incertaine, on divague aux limites de la personnalité. Mon rêve est-il pénétré par quelqu’un ? Me suis-je introduit dans celui d’un autre ? La radicalité formelle de cette proposition permet au spectateur de déployer sa propre créativité visuelle. Joël Maillard a écrit cette pièce sonore comme premier volet d’un cycle consacré aux mondes clos. Une fantastique plongée dans le noir.