La décadanse

Standing on the Beach with a Gun in my Hand - 7e soirée de "Salon des Dames"

''Morad Montazami en conversation avec Donatella Bernardi et Noémie Etienne''

Voici un livre noir et blanc, en français, anglais, arabe et hébreu. Convoquant le pouvoir de la langue calligraphiée, la puissance symbolique et physique des cartographies, les forces poétiques et scientifiques, cet ouvrage collectif dans ses discours et ses iconographies (plus d'une trentaine d'auteurs, universitaires, écrivains, journalistes, artistes, occidentaux, moyen-orientaux, juifs, musulmans, chrétiens, athés, participent à l'ouvrage), travaille une histoire présente depuis des millénaires. Aller ou vivre à Jérusalem, étudier la ville, l'écrire ou l'imager, des deux côtés du mur, de près et de loin: du prisme des médias jusqu'à celui de l'Université ou du monde de l'art, cette publication est également une oasis qui ne peut pas exister sur le territoire géopolitique. Elle figure une partie de notre histoire européenne. L'ouvrage s'inspire des éditions du ''New Yorker'' de février et mars 1963, dans lesquelles est publié le reportage de Hannah Arendt au sujet du procès Eichmann. En effet, il était pertinent de reprendre le modèle du magazine pour signifier que la réalité moyen­-orientale se construit dans le jeu des miroirs déformants des médias de masse. La forme «magazine» permet aussi de conjuguer divers ordres de discours, divers régimes iconographiques. Ainsi, le livre se construit autour de textes d'archives, de textes analytiques (issus de différentes disciplines des sciences humaines), de textes littéraires, d'analyses iconographiques ou encore d'entretiens. De la même manière, l'iconographie se compose de commandes photographiques, de productions artistiques historiques et contemporaines. La publication contient également une sélection de contributions liées au festival Eternal Tour qui s'est tenu à Jérusalem et Ramallah du 5 au 10 décembre 2010.

''"Salon des Dames", une collaboration d'Eternal Tour et du Centre d'édition contemporaine

Les Salons des XVIIIe et XIXe siècles – lieux de rencon­tre privés – voyaient se réunir périodiquement des personnalités choisies, ceci sous le généreux patro­nage d'une dame ou d'un couple. Le Salon des Dames du Centre d'édition contemporaine réactive avec humour cette tradition, et les artistes, scienti­fiques et curatrices à l'origine de ces invitations se métamorphosent pour huit jours en autant d'hôtesses. Si ce projet s'inscrit dans les prolongements de l'«art à l’état gazeux» (Yves Michaud) – la pièce est en elle­-même le produit des échanges, des moments pas­sés ensemble, des interactions et des débats –, ces rencontres sont néanmoins toutes centrées autour d'un artefact : le clavecin de Tamar Halperin, puis les livres, cartes postales, films, et éditions produites dans le cadre du festival Eternal Tour. L'objet devient l'espace de rencontre, le lieu de la réflexion, le miroir sur lequel se croisent et se démultiplient les exper­tises. Ces soirées peuvent être vues ensemble ou séparément: elles forment conjointement un récit, une narration, mais existent aussi par elles­-mêmes. Chaque discussion est suivie d'un repas dans une maison d'artiste avec l'équipe d'Eternal Tour aux fourneaux, ceci dans un souci d'hospitalité et de «comme à la maison». De fait, cette initiative est une manière de remettre au goût du jour un modèle de sociabilité plutôt informelle, souvent plus fécond en échanges intellectuels que pourrait l'être le contexte institu­tionnel.''
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Signaler une erreur Ajouté par oscar le 10 mai 2012