La décadanse

L'épreuve du feu

Théâtre du Grütli

L’Épreuve du feu s’inscrit à l’intérieur d'un double constat : nous ne sommes pas toujours prêts à écouter le récit de la violence, mais en même temps nous sommes de grands consommateurs de violence. Magnus Dahlström nous attrape à l’endroit même de cette contradiction : les récits de Mona, Roger, Arja, Eva… sont de plus en plus atroces, de plus en plus insoutenables, mais aussi, pour cette raison même, ils en deviennent fascinants.

En ce qui concerne le déroulement du spectacle proprement dit, il prendra la forme d’une épreuve, comme le suggère le titre. Non pas – forcément – une souffrance, mais une épreuve au sens premier du terme, c’est-à-dire l’action d’éprouver, de faire l’expérience de quelque chose. Une épreuve ritualisée qui aura un déroulement bien précis, inconnu mais très concret. Une invitation à participer à une expérience – peut-être dérangeante, mais puissamment évocatrice – et qui fait surgir en chacun de nous quelque chose qu’il ne connaissait pas de lui-même ou de la société : « quelque chose d’inouï » – un genre de découverte que seule l’expérience collective du théâtre permet de faire.

Les personnages de L’Épreuve du feu se menacent, se questionnent violemment. La relation aux spectateurs sera toute autre. Il ne s’agira pas de les agresser. Il s’agira de les inviter à aller un peu plus loin que là où ils ont l’habitude d’aller. Il s’agira de les faire entrer dans une mécanique un brin dangereuse où ils feront face à un visage qu’ils ne connaissaient peut-être pas : un visage monstrueux mais aux traits peut-être étrangement familiers.
Signaler une erreur Ajouté par Théâtre du Grütli le 12 mars 2012