La décadanse

STEPHANE GINSBURGH / PIANO HERO

Temple de la Madeleine

STEFAN PRINS PIANO HERO # 1, POUR CLAVIER, ÉLECTRONIQUE ET VIDÉO LIVE (2011) / SERGEI PROKOFIEV SONATE NO. 8, EN SI BÉMOL MAJEUR, OP. 84 (1939-1944) / ANDANTE DOLCE — ALLEGRO MODERATO / ANDANTE SOGNANDO / VIVACE
/ GALINA USTVOLSKAYA SONATE NO. 6 (1988) / JOANNA BAILIE ROLL CALL, POUR PIANO, BANDE ET VIDÉO (2018)

STEPHANE GINSBURGH PIANO ET CLAVIER

ALEXANDRE NEVSKI (SERGEI EISENSTEIN, 1938)
IVAN LE TERRIBLE (SERGEI EISENSTEIN, 1944)
MULHOLLAND DRIVE (DAVID LYNCH, 2001)
LA JETÉE (CHRIS MARKER, 1962)

Portrait du pianiste en héros: jusqu'où ira sa transformation? Le répertoire traditionnel pour piano a subi de profonds changements au cours du 20e siècle jusqu'à aujourd'hui. Dans son cycle immersif "Piano Hero" pour piano, clavier midi, vidéo et électronique live, le compositeur belge Stefan Prins (1979) interroge le rapport de l'interprète à son avatar: qui des deux commande à l'autre et cette relation s'inverse-t-elle à un moment? Dans ce jeu dangereux, le public lui-même est-t-il épargné alors qu'il est pris dans les dimensions multiples d'une réalité augmentée et décalée? En miroir de "Piano Hero #1", "Roll Call" pour piano, bande et vidéo de la compositrice anglaise Joanna Bailie (Kunstrpreis Berlin 2023) nous transporte aux antipodes, dans un flux audio-visuel qui explore les notions de personnalité, de mémoire, de biographie et de nostalgie à la Chris Marker. Pour illustrer l'évolution tardive du répertoire pianistique, Stephane Ginsburgh nous propose deux grandes œuvres modernes de Sergei Prokofiev (1891-1953) - la Huitième sonate, et de Galina Ustvolskaya (1919-2006) - la Sixième sonate. Le premier parvient à générer une nouvelle musique en altérant le langage tonal pour créer un style néo-classique personnel incorporant un riche lyrisme mélodique et un motorisme instrumental jubilatoire. La seconde prend une direction absolument radicale et sans compromis qui lui a valu le surnom de "The lady with the hammer", pour faire le portrait de notre inconscient. Elle use pour cela de dynamiques extrêmes, de textures harmoniques résolument pauvres, de clusters et de rythmes obsessionnels dans un voyage aux confins du pianisme pour créer des images sonores inouïes.
Signaler une erreur Ajouté par Les Atheneennes (Les Athénéennes) le 5 juin 2023