La décadanse

Une soirée à la Villa Bernasconi - Julian Vogel / Olga Dukhovnaya

Villa Bernasconi

Pluridisciplinaire

Après deux ans de travaux et de rénovation, la Villa Bernasconi va accueillir La Bâtie dans ses murs et son jardin. Le nouvel espace de 140 mètres carrés au sous-sol sera le théâtre d’une performance de cirque par Julian Vogel, tandis qu’une exposition du même artiste pourra être visitée dans les salles de la Villa. Le public sera ensuite guidé au bord de l’Aire pour voir une version alternative et solo du Lac des cygnes par Olga Dukhovnaya dans un décor naturel.

Julian Vogel, China Series
China Series se présente comme une partition qui se développe dans l’espace, se regarde et s’écoute. Se frémit, si l’on veut être au plus près de ce que produisent les mouvements des porcelaines, céramiques et débris qui constituent ces diabolos qui sont habituellement en caoutchouc. L’exposition à la Villa Bernasconi bruisse des états dans lesquels Julian Vogel les réalise, les transforme et détruit. Circassien, musicien, plasticien, l’artiste décline pour eux des variations multiples autour desquelles il danse et performe. Suspendus, filmés, posés, façon marionnettes ou en rideau, objets et corps floutent les frontières entre installation performative, sculpture et théâtre. Et dans leur roulement perpétuel, les diabolos de Vogel font résonner un mantra fragile. Un enchantement.

Olga Dukhovnaya, Swan Lake Solo
Dissipons toute ambiguïté : Swan Lake Solo n’est pas le solo d’Odette de Crécy. Ce n’est pas non plus une version contemporaine du ballet de Tchaïkovski. Non, Swan Lake Solo est une chorégraphie d’actualité. Le 9 mars 2022, la une du journal d’opposition russe Novaya Gazeta présente les silhouettes de quatre ballerines du Lac des cygnes sur fond d’explosion nucléaire. Car depuis la chute de Gorbatchev, la télévision nationale diffuse le ballet de Tchaïkovski à chaque fois qu’il y a un événement d’actualité trop brûlant.
La guerre donne le coup de grâce au projet d'Olga Dukhovnaya après deux ans de confinement : elle renonce à réaliser la chorégraphie du Lac des cygnes pour 32 danseur·euse·s, orchestre et chanteur·euse·s commandée par le nouveau musée de Moscou. Dans une entreprise de déconstruction écologique, la chorégraphe ukrainienne concentre alors tout le corps de ballet dans celui d’une seule interprète. Le sien. Avec l’aide du compositeur russe Anton Svetlichny, elle l’accorde sur une musique de Tchaïkovski aussi joueuse que respectueuse. Une chorégraphie essentielle et tonique est née de tous ces impossibles, et elle donne à Swan Lake Solo les tonalités d’une très joyeuse et jouissive liberté.

Un accueil en coréalisation avec la Villa Bernasconi - Centre d'art de la Ville de Lancy

Durée 150'

Dès 8 ans
Signaler une erreur Ajouté le 26 juillet 2022