๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐ฬ๐๐๐, ๐๐ฅ๐๐ค๐ฌ๐๐ง๐๐ซ๐ ๐๐จ๐๐๐ซ๐ข๐๐ณ๐, ๐๐ฅ๐ฅ๐๐ฆ๐๐ ๐ง๐, ๐๐ฬ๐จ๐ซ๐ ๐ข๐, ๐๐๐๐, ๐๐๐โ, ๐๐จ, ๐ฌ๐จ๐ฎ๐ฌ-๐ญ๐ข๐ญ๐ซ๐ฬ ๐๐ซ๐๐ง๐ฬง๐๐ข๐ฌ
ยซ Film dโamour fantastique et mosaรฏque urbaine, ๐๐๐ข๐ ๐๐ ๐๐๐๐ ๐๐ ๐พ๐๐ข๐ก๐๐ฬ๐ ๐ ๐ commence par jeter un sort ร ses personnages principaux, deux amoureux condamnรฉs ร ne pas se reconnaรฎtre, et se termine, aprรจs bien des dรฉtours, en rompant cette malรฉdiction par les mรชmes moyens exactement : les moyens du cinรฉma. En dire plus serait trop en dire. Il se trouve que le cinรฉma, comme tout autre type de magie, nโexiste quโร avoir de tels effets rรฉels sur le monde quโil se permet de capter. Cโest lโun des secrets รฉtranges dont Koberidze semble avoir une connaissance prรฉcieuse, une connaissance matรฉrielle. Sans ce secret et quelques autres, son film ne serait peut-รชtre quโune agrรฉable promenade ร travers les images dโune ville, reliรฉe comme toutes les autres au cosmos par la conscience poรฉtique de lโauteur, au prรฉtexte dโun conte surnaturel. En plus dโรชtre un grand film sur le football comme art populaire, manifeste et double idรฉal dโun cinรฉma qui reste ร faire. Ce serait dรฉjร quelque chose. Autre chose a encore lieu dans ce film, ร partir de micro-รฉvรจnements de narration et de perception, qui tournent autour de la fausse reconnaissance, de la sรฉparation et des retrouvailles : รฉvรฉnements ayant lieu sans cesse sur le plan du film lui-mรชme, de sa forme ou de son montage, entre ses รฉlรฉments visuels et sonores, tout autant que dans lโhistoire dโamour empรชchรฉe quโil destine ร ses personnages.ยป Luc Chessel, Libรฉration