La décadanse

Carmen Caldarea NUDURI

Espace mora-mora

le dessin divine… NUDURI Il n’y a pas d’angle pour décrire l’art de Carmen Caldarea, clairement sa pratique invente la religion, détrône les églises et lie dieu à la masse. On pourrait croire qu’elle se livre à un jeux inoffensif. Une marelle entre ciel et terre, il n’est pas inoffensif, ses pieds sont bien sur terre ! Elle se saisit tantôt d’un concept, met en scène un objet symbolique, balance un slogan et l’instant d’après se recueille dans une intense méditation exécutant une enluminure. Toujours là ou on ne l’attend pas. Le vent de lève à nouveau et la voilà aux prises avec un un corps guerrier en pleine action ou un autre somnolent, lascif, nature sans fard qu’elle installe toujours dans un reliquaire de verre et d’or. NUDURI en tant que liturgie ? Et alors ? La nudité est l’essence de l’art, elle nous libère de ce que nous produisons. Elle nous sort du rang, nous libère des édifices qui nous écrasent, des amples manteaux tissés de fils d’or et des lourdes auréoles étincelantes qui nous font pencher la tête pour nous faire croire en toute humilité, plutôt que de chercher… Plutôt que de chercher. Carmen s’amuse à nous dévêtir et nous montre que sous l’étoffe dense bien cachés, anges et démons sont une même personne. Cette artiste coulisse de l’icône au dessin académique, la belle occasion que voilà, de l’autre vers l’un… Elle s’autorise à inventer la religion, à annihiler le patriarcat, quelle insolence ! Elle nous laisse entrevoir l’envoûtant désir que recèle cette nudité, et l’ oeil se révulse dans l’extase…quelle extase ? L’intimité du dedans, du dedans du dedans… se prend dans l’atelier, comme on prend une citadelle, glaive au poing sans doute, pas de place pour le doute. Car quand on extrait la fève fragile de la coque dure, pour délicatement la glisser, au travers des luisantes et visqueuses membranes, jusqu’au tréfonds des tièdes entrailles. Alors bientôt l’éclosion, par ce geste rendue possible, le miracle de la vie, non pas de doute, la chose naturelle sauve l’humanité ! La chose naturelle vaut bien un sacre et son reliquaire. Voyons enfin ce modèle qui se livre si humblement, vers quoi il nous entraine, quelle conséquences. Dans le dessin académique on observe que de deux voies, souvent l’une s’impose. Tantôt la quête d’un corps en ceci qu’il serait le « maître étalon », toutes proportions et rapports indiscutables, triomphe illusoire de Talos, car le nombre d’or se trompe s’agissant de chaque spécificités. Certes, le nombre d’or suffit à l’industrie et la grande consommation mais Dédale lui, nous rappelle que la vie elle, oblige à ce que face à la spécificité, la moindre spécificité, la norme cède. Prodigieux fil, prodigieux ADN, norme abstraite de l’espèce, spécificité de l’être…
Jean-Louis Perrot
16:00 – 18:30
Horaires: JEU & VE 16h00-18h30 SA 13h-18h
Libre
Signaler une erreur Ajouté par philippe reymondin le 27 septembre 2021