La décadanse

Clara Haskil, prélude et fugue

Son ami Charlie Chaplin a confié un jour qu’il n’avait rencontré que trois génies dans sa vie : Einstein, Churchill et Clara Haskil. Cette dernière a été l’une des plus grandes pianistes du XXe siècle. Pourquoi ? Qui peut le dire ? Une simple petite fille roumaine qui s’applique, avec un seul doigt, à reproduire au piano une mélodie de Schumann qu’a jouée sa mère. Une soixantaine d’années plus tard, après d’innombrables épreuves, elle est enfin reconnue à sa juste valeur, multiplie les concerts, voyage dans le monde entier. Et pourtant, elle semble n’avoir jamais changé, à peine bougé.


Fasciné par le lumineux mystère de Clara, Serge Kribus a longuement enquêté, médité sa biographie, consulté ses archives, écouté ses enregistrements, imaginé ses arrachements, ses deuils, ses doutes. Ses angoisses avant les récitals et son incrédulité devant cet éternel miracle : l’amour de son public. Dès sa première lecture de la pièce, Safy Nebbou a été frappé par ce destin net comme une épure et cependant moins simple qu’il n’y paraît, par la capacité de cette femme à rester soi-même. A travers la voix réinventée par Serge Kribus, il a commencé à reconnaître un visage à sa ressemblance. Celui de Lætitia Casta, qu’il a dirigée dans "Scènes de la vie conjugale" de Bergman. Il lui a fait connaître le texte, et Lætitia Casta s’est laissée aussitôt captiver.
Signaler une erreur Ajouté par cultureplo le 10 août 2021