La décadanse

Antitexte Simon Boixader et Sylvain Gelewski

Espace mora-mora

« Le poids des mots et le plaisir du texte. Deux notions essentielles pour
écouter, narrer, jouer ou apprécier la forme écrite. Même les images ont besoin
de mots. Combien faut-il d’articles, de thèses et de conférences pour comprendre
un tableau ou une photographie ? Les lettres nous permettent d’éclairer ; ce que
l’on voit, ce que l’on sent, ce qui est. Nous écrivons pour nous vendre, pour
partager, pour nous faire comprendre, pour nous faire entendre. Alors qu’un
texte est comme un nu à la merci du regard des autres. Comment être sûr que le
message soit reçu et de la bonne manière ? Les mots ont la faculté de se mouvoir
et se transformer lors du parcours entre deux esprits. Ils écrivent des lois et
décrivent des sentiments. Ils permettent d’éclairer certains mystères du
quotidien et sont à la fois source de nombreux malentendus. Tout n’est pas bon à
dire et toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre. Les mots peuvent être
à la fois pierre et suture ne serait-ce qu’en changeant les personnes qui les
disent et les reçoivent. Ils sont magiques et c’est cet aspect qu’explore cette
exposition. Parmi tous ces termes, il en est un qui se démarque avec sa forme
étrange et presque illisible : Abracadabra. Il n’a pas de signification
particulière et possède une étymologie qui l’est tout autant ; détruire et créer
à la fois. Une chose est sûre, il annonce une singularité évidente dans le
brouhaha du convenu. Une sorte d’anti-mot ne servant qu’à souligner l’action
incroyable de penser et de faire penser. Si anti-mot, anti-format, antichambre,
anti-mur, anti-structure et anti-sens il y a, alors pourquoi pas des anti-textes
? »
Simon Boixader & Sylvain Gelewski
Simon Boixader (*1993) vit et travaille à Genève. Il a étudié la photographie au
CEPV de Vevey de 2013 à 2015. Dans le même temps, il forme un groupe de rap avec
deux comparses, nommé L’Antichambre, où il mêle expérimentation d’écriture et
production musicale. Par la suite, il se met au dessin, de façon presque
quotidienne. Ses carnets et ses feuilles volantes se composent de personnages,
de traits agités et de lignes de textes éparses. Durant toutes ses recherches,
il découvre que le texte et son brouillon sont les éléments centraux de sa
pratique.
Sylvain Gelewski (*1991) vit et travaille à Genève. Il a obtenu un Master en
arts visuels de la HEAD–Genève en 2019. Fasciné par l’espace de l’atelier,
l’utilisation du carnet de croquis, le dessin automatique, les machines à écrire
et l’archivage, son univers de travail s’organise sous forme de cartographies.
Des cartes mentales abstraites, naissant sur de la toile, du papier ou des murs.
Mais aussi des cartes réelles, à travers l’installation d’objets collectés du
lieu où il travaille présentement, et dont l’inventaire sert de fil de rouge,
comme de cartel à l’œuvre globale.
instagram.com/antitextual
instragam.com/syl_gelewski
16:00 – 18:30
entrée libre
Signaler une erreur Ajouté par philippe reymondin le 26 juillet 2021