ยซ๐๐ข๐ญ๐, ๐๐๐ง๐ณ๐ข๐๐๐ซยป, ๐๐จ๐ฌ๐ฌ๐๐ญ ๐๐ญ ๐๐ฎ๐ญ๐ซ๐๐ฌ #๐
En collaboration avec le MAMCO, dans le cadre de lโexposition Olivier Mosset
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Les รฉvรฉnements de Mai 68 vus au travers de tรฉmoignages anonymes en 16 et 35 mm, filmรฉs la nuit par de jeunes manifestants.
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Il ne faut pas regarder La Cicatrice intรฉrieure en se posant des questions, il faut le regarder juste par plaisir, comme lโon peut prendre plaisir ร se promener dans le dรฉsert. Ce sont des traces avec ce qui se passe dans ma tรชte au moment ou je tourne, cela ne peut รชtre que des traces ou des jalons. Philippe Garrel
La Cicatrice intรฉrieure, tournรฉ entre 1970 et 1972 aux quatre coins du monde, est le premier film de Philippe Garrel oรน apparaรฎt Nico, la chanteuse du Velvet Underground. Figure centrale de La Cicatrice intรฉrieure, Nico en compose la musique et les chansons, et improvise ses dialogues, en anglais et en allemand, sa langue natale que Garrel ne comprend pas. Au dรฉbut du film, dans le mรชme dรฉsert oรน Stroheim tourna les derniers plans des Rapaces, Philippe Garrel et Nico, couple ร lโรฉtrange accoutrement mรฉdiรฉval, se livrent ร une errance immobile.
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Un mot dโabord โ la vitesse โ pour tenter de rassembler les sept films de ce programme. Car chacun dโeux est lโexpression dโun geste fulgurant, pulsion de vie pour disparaรฎtre ensuite. 1967-1973, lโexpรฉrience Zanzibar: des jeunes dandy enragรฉ.e..s, rรฉuni.e.s par un mรชme dรฉsir de rรฉvolution aussi bien intรฉrieure quโextรฉrieure, font une sรฉrie de films oรน il est question de se โse perdre dans lโextase.โ Cela dure quelques annรฉes seulement et รงa ne pouvait pas durer plus. Le temps dโune jeunesse qui dรฉrive dans les rues et vit lโimminence de mai 68 autant que son testament. โSeule issue: se tendre vers le recoin de la perte. Seule vitesse: la lumiรจreโ dit une voix off dans Dรฉtruisez-vous. Le temps aussi de Vite: film comme une pure dรฉclaration de guerre ร la lenteur. Ce combat nโest quโune facette dโune lutte plus globale. La cible? Tout ce que le cinรฉma de consommation fait habituellement: solidifier les identitรฉs, produire des mythes, faire primer la narration sur tout le reste. Ainsi, Deux fois de Jackie Raynal sโouvre sur cette annonce: โCe soir ce sera la fin de la significationโ. Sโensuit un film magnifique, โciselage moderne et fรฉministe du cinรฉma dominant et nouvelle version dโAlice aux pays des merveillesโ pour reprendre les termes dโAdrian Martin.
La fulgurance de Zanzibar trouve des rรฉsonances ailleurs. Aussi ร la veille de mai 68, Etienne OโLeary, proche de Zanzibar, compose des morceaux psychรฉdรฉliques quโil associe ร lโagitation des rues de Paris, Lausanne, Londres. Des films-trips qui ouvrent des portes ร Pierre Clementi, auteur de deux brรปlots poรฉtiques trempรฉs dโacide. (Visa de Censure NยฐX et La rรฉvolution nโest quโun dรฉbut). Le sublime Clementi est aussi le corps fรฉtiche des films Zanzibar et lโacteur dโun film rare, Wheels of Ashes, rรฉalisรฉ par un New Yorkais รฉchouรฉ dans les rues de Paris en 67. Lร encore, lโรฉlan vital voisine avec lโattrait du nรฉant. Sโy croisent deux jeunes mendiant.e.s christiques, en quรชte dโintensitรฉ et de paradis artificiels. โOn me dit que je mโรฉloigne de la rรฉalitรฉ, la seule que je connaisse cโest le chaos.โ
Parcourir ces sept films, cโest se rendre compte quโentre les deux pรดles de la contre-culture (New York, Paris), la limite est poreuse, que ces deux mondes gรฉographiquement lointains convergent vers une idรฉe de pop-culture: beautรฉ, acide, utopie, mysticisme et la musique en toile de fond. En 1973, la voix de Nico, du Velvet Underground fait vibrer le dรฉsert du Nouveau Mexique dans La cicatrice intรฉrieure, dernier film-zanzibar rรฉalisรฉ par Philippe Garrel. Ici encore se devine la possibilitรฉ dโune communautรฉ utopique en mรชme temps que la dรฉtresse dโune gรฉnรฉration.
Saut dans le temps enfin, entre 1979 et 1980, dans les clubs new yorkais. Il est ร nouveau question de la jeunesse, au lendemain de Warhol, de la Factory et du Velvet Underground. Des musicien.e.s, des artistes et des cinรฉastes passent tant derriรจre la camรฉra que devant. Cโest le moment No Wave et รงa donne entre autres ces deux films, Underground USA et Downtown 81. On y trouve Basquiat, ses errances, son amour du graffiti sur les murs de Manhattan. On y contemple aussi toute une faune, aussi gรฉnรฉreuse quโinquiรจte, aussi flamboyante que prรชte, en direct, ร se consumer.
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