La décadanse

Ivory Tower

Spoutnik

'''IVORY TOWER''' de Adam Traynor
2010/ Canada/ 75 min/ Beta SP
v.o. s.-t. français
av. Chilly Gonzales, Peaches, Tiga, Feist

Hershell et Thadeus, deux frères, sont des joueurs d’échecs chevronnés dont la rivalité ne s'arrête pas à l’échiquier mais se poursuit sur le terrain amoureux. Hershell est un puriste, le fils prodigue, alors que Thadeus est un impitoyable adversaire discipliné. Hershell vient de passer quatre années à traverser l'Europe, à la recherche des «échecs jazz» (jazz chess): le jeu pour le jeu, ramené au pur mouvement sans vainqueur, ni perdant. Quand il rentre au pays, Thadeus est devenu le champion d’échecs du Canada, nanti et arrogant, et s'est aussi fiancé à Marsha, l’amour de jeunesse de Hershell. Découragé par les perspectives qui s’offrent à lui et voulant récupérer Marsha, Hershell défie Thadeus pour le prochain championnat. Le gant est jeté...

Derrière ses airs de film de famille classique, IVORY TOWER dissimule une atypique production entièrement « grugée » par une des familles musicales les mieux cotées du moment. Les acteurs sont en effet tous des célébrités de la scène musicale canadienne, bien connus des amateurs de pop indé et d’electro, qui ont déjà collaboré à divers degré au cours de leur carrière (Gonzales a produit Feist, Tiga et Peaches ont écrit des titres avec Gonzales…). L’alchimie naturelle qui les lie à l’écran, malgré leur relative inexpérience dans le domaine de la comédie, est l’atout premier d’un film qui aurait pu autrement sombrer dans le potache. Si l’on prend en compte le pédigrée du réalisateur Adam Traynor (mieux connu comme membre du groupe de marionnettes Puppetmastaz) et d’un des compositeurs du film (Boys Noize, fameux producteur et DJ), IVORY TOWER devient un véritable who’s who de la crème de la musique électronique, celle qui a au moins une fois remplit l’une ou l’autre salle de l’Usine. Mais ces qualités ne se limitent pas au seul générique: passé le trouble de voir autant de personnalités réunies, le film se présente comme une astucieuse comédie jouant de clichés cinématographiques, et confirme si besoin était le talent monstrueux de Gonzales.

11 francs / 7 francs membres-AVS-AI-chôm
Signaler une erreur Ajouté par Cinéma Spoutnik le 9 mars 2011