La décadanse

𝐁𝐑𝐄̀𝐕𝐄𝐒 𝐑𝐄𝐍𝐂𝐎𝐍𝐓𝐑𝐄𝐒 | 𝐂𝐲𝐜𝐥𝐞 𝐊𝐢𝐫𝐚 𝐌𝐨𝐮𝐫𝐚𝐭𝐨𝐯𝐚 ANNULÉ

Spoutnik

𝐁𝐑𝐄̀𝐕𝐄𝐒 𝐑𝐄𝐍𝐂𝐎𝐍𝐓𝐑𝐄𝐒 | 𝐊𝐢𝐫𝐚 𝐌𝐨𝐮𝐫𝐚𝐭𝐨𝐯𝐚 | 𝐑𝐮𝐬𝐬𝐢𝐞 | 𝟏𝟗𝟔𝟕 | 𝟗𝟐’, 𝐕𝐨, 𝐬𝐨𝐮𝐬-𝐭𝐢𝐭𝐫𝐞́ 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐚𝐢𝐬

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Valentina est responsable du logement au Conseil municipal d’une ville de province. Elle doit faire face à la fois à l’impatience de ceux qui attendent un logement et à la corruption de ceux qui les fabriquent. Elle a un amant géologue, Maxim, qui est surtout soucieux de sa propre liberté. Valentina prend comme femme de ménage une autre et plus jeune maîtresse de Maxim.

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«Si tu regardes un film, ou tu lis un livre, tout le monde dedans est si beau. Leurs sentiments, leurs actions sont tellement censés, aboutis. Même quand ils souffrent, tout est logique et cohérent. On comprend les causes et les conséquences. Il y a un début, un milieu, une fin. Alors que là, tout est vague et informe».
Ces quelques paroles sont tenues par Kira Mouratova, actrice de ce qu’elle considère comme son premier long-métrage, Brèves rencontres (1967). Le cinéma de Mouratova vient à quelque part renverser cet énoncé, pour partir d’abord de ce qui «est vague et informe», laissant ainsi discourir toutes les formes de liberté. Ce parti pris s’oppose à la rigidité du système soviétique, ce qui a valu à Mouratova une censure importante de la plupart de ces films. C’est comme si les conditions de production de l’époque, étroitement liées au système politique tout entier, n’étaient pas en mesure d'accueillir le monde de Mouratova. Rien de sciemment contestataire à l’égard du régime mais une farouche volonté de filmer les marges: Femmes en exil intérieur, mendiant.e.s, dormeur.euse.s, indigènes, bouffon.e.s, jeunes vagabond.e.s. Mouratova se range dès lors du côté de celles et ceux dont la vitalité serait pleine mais contrariée. Dans ce monde, rien n’est ainsi «logique et cohérent». Les voix s’ignorent, se chevauchent, les corps se bousculent, les esprits peinent à se comprendre. Ce chaos, les films l’explorent par un infini de trouvailles formelles: désynchronisation volontaire des voix, effets de répétition ou de rupture, jaillissement du passé dans le présent. Toutes ces idées sont contenues dans un montage - réalisé par Mouratova - qu’on peut associer à une partition nécessairement cacophonique qui finirait par aboutir à une symphonie pour les exclu.e.s. C’est que Mouratova déborde d’affection pour ses personnages: « Telle personne me plaît, je veux la filmer, c’est comme un amour. Je veux la filmer, et je ne sais pas comment l’introduire dans mon scénario. Je cherche, je laisse reposer, et puis je finis par trouver». En fin de compte, dans l’horizon étroit que put être le modèle soviétique, les films de Mouratova, tout à la fois tragiques et comiques, sont d’immenses cris d’amour pour son peuple.

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𝐈𝐧𝐟𝐨𝐬 𝐩𝐫𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 :

𝐏𝐨𝐫𝐭 𝐝𝐮 𝐦𝐚𝐬𝐪𝐮𝐞 𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐜𝐢𝐧𝐞́𝐦𝐚 (𝐜𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞, 𝐡𝐚𝐥𝐥, 𝐭𝐨𝐢𝐥𝐞𝐭𝐭𝐞𝐬) 𝐞𝐭 𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐞́𝐚𝐧𝐜𝐞.

𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞́𝐠𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐯𝐨𝐬 𝐜𝐨𝐨𝐫𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞́𝐞𝐬 (𝐧𝐨𝐦, 𝐩𝐫𝐞́𝐧𝐨𝐦, 𝐧𝐮𝐦𝐞́𝐫𝐨 𝐝𝐞 𝐭𝐞́𝐥𝐞́𝐩𝐡𝐨𝐧𝐞, 𝐚𝐝𝐫𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐞-𝐦𝐚𝐢𝐥).

𝐉𝐚𝐮𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐚𝐥𝐥𝐞 𝐫𝐞́𝐝𝐮𝐢𝐭𝐞 𝐚̀ 𝟓𝟎 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞𝐬.
20:30 – 22:30
Prix Spoutnik
Signaler une erreur Ajouté par Cinéma Spoutnik le 30 octobre 2020