La décadanse

Dance First Think Later. Rencontre entre danse et arts visuels

Spoutnik

Exposition pluridiscipinaire au Commun, Bâtiment d’art contemporain

Evénements en collaboration avec la Bâtie – Festival de Genève, l’ADC – Association pour la danse contemporaine, le MAMCO, le Musée d’art et d’histoire, le Cinéma Spoutnik.

Programmes de films au Cinéma Spoutnik, 11 septembre 2020 à 19h
Le programme de films dans le cadre de l’exposition pluridisciplinaire DANCE FIRST THINK LATER – Rencontre entre danse et arts visuels aura lieu en présence des artistes Marie-Caroline Hominal, Gerard & Kelly, La Ribot, et du commissaire d’exposition Olivier Kaeser.

Dancer, Dara Friedman (US, 1968, vit à Los Angeles), 2011, 25’

Avec Dancer, Dara Friedman démontre son intérêt pour la performance, l’espace urbain et le film structuraliste. Le film capture en noir et blanc une soixantaine d’artistes en 40 séquences, pendant qu’ils dansent, seuls ou en couple, de jour ou de nuit, le long des trottoirs de Miami, dans ses parcs ou ses parkings, sur les toits de ses immeubles ou sur ses plages. Flamenco, ballet, moderne, break, pole, danse du ventre, théâtre musical ou danse de salon se succèdent, de même le skateboard et le voguing. Les danseurs interrompent le flux normal de leur environnement urbain, et four- nissent une métaphore poétique du potentiel libérateur de l’expression de soi, tout en soulignant les restrictions sociales qui structurent la vie quotidienne, en particulier dans l’espace public. Inspirée par la chorégraphe Pina Bausch, l’artiste a élaboré un processus de tournage minutieux, en adaptant chaque séquence aux corps des danseurs, réduisant ainsi l’écart entre réalité et image en mouvement, et amenant véritablement le spectateur dans l’action.

Schindler/Glass, Gerard & Kelly (US, Brennan Gerard, 1978; Ryan Kelly, 1979, Los Angeles), 2017, 35’

Avec des performances du L.A. Dance Project et une musique originale de SOPHIE et Lucky Dragons, Schindler/Glass capture les interventions des artistes à la Schindler House à West Hollywood, Californie – vraisemblablement la première maison moderne jamais construite – et à la Glass House de Philip Johnson à New Canaan, Connecticut. Toutes deux sont des maisons que les architectes se sont construites pour eux-mêmes afin d’abriter des relations aussi expérimentales que leurs projets.
Le film de 35 minutes suit une famille de frères et soeurs qui se désynchronisent, se couplent et se scindent, reviennent et se regroupent entre les deux sites. Deux danseurs dans le lit de Philip Johnson survolent de façon spectrale le champ situé derrière la maison, se reflétant sur une vitre. Une caméra mobile trace des arcs chorégraphiques à travers l’architecture en forme de roue d’épingle de R.M. Schindler, explorant la maison comme un véritable système de cadrage des intimités.

Le Triomphe de la renommée (film + performance), Marie Caroline Hominal (CH), 2018/2020, 14’48’’

Le Triomphe de la Renommée fait partie d‘un ensemble de six poèmes de Pétrarque (1304-1374) I Trionfi qui décrivent les phases de la vie en opposant les vertus dans un combat singulier: la Renommée l‘emporte sur la mort mais est vaincue par le Temps et l‘Eternité.
Marie-Caroline Hominal reçoit le spectateur en loge d‘artiste, à l‘envers du décor. Dans cette performance, elle défait les artifices des codes théâtraux dans un face à face fantasmagorique et intime.

Mariachi 17, La Ribot (ES/CH, 1962, basée à Genève), 2009, 25’

Mariachi 17 revisite le plan séquence cinématographique. Il est réalisé par trois danseuses (Marie-Caroline Hominal, Delphine Rosay, La Ribot) dans la Salle Caecilia de la Comédie de Genève, transformée en un labyrinthe visuel saturé d’objets, de textures et d’images. Le décor construit par La Ribot associe des matériaux trouvés sur le site, de grands miroirs et une collection de photographies de Miguel de Guzman montrant différents théâtres en construction. la caméra passe de main en main, pointe ces « théâtres » dans le théâtre, entrainant des confusions entre espaces réels et espaces graphiques. des films de fiction de série Z entrent par moments dans le champs, activés sur des écrans au sein d’une vaste chorégraphie synchronisant effets de montage et jeux de perspectives, jusqu’à bouleverser tout repère optique.

Swinguerra, Barbara Wagner & Benjamin de Burca (BR/IR, 1980/1975, basés à Recife), 2019, 22’51’’

Même si sa production a débuté à la fin de 2018, Swinguerra était en gestation depuis 2015, quand le duo est entrée en contact avec la mouvance connue sous le nom de swingueira. Dans ce phénomène culturel de Recife, des groupes de 10 à 50 danseurs s’entraînent rigoureusement pour préparer les compétitions annuelles. Swinguerra est une sorte de mise à jour d’un ensemble de traditions comme la danse de rue, l’école de samba ou le trio électrico (sound systems mobiles), pratiquées de manière indépendante par les jeunes qui se retrouvent sur des terrains de sport dans les banlieues de Recife. Né d’un besoin d’intégration sociale, le phénomène inclu la quête d’une identité propre, et est arrivé sur des scènes et sur Instagram comme un spectacle happé par le mainstream, mais qui survit aussi clairement en dehors.
Les artistes ont réalisé une version de l’oeuvre sous forme de projection unique, présentée en première au Festival de Locarno 2019.

Biographies

Dara Friedman a eu des expositions au Kunstverein Arburger Bahnhof, Hambourg ; MSU Broad Art Museum, East Lansing (2019) ; Aspen Museum of Art, Aspen ; PAMM Perez Art Museum, Miami (2017) ; Hammer Museum, Los Angeles ; Museum of Contemporary Art, Detroit (2014) ; Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, D.C. ; Aargauer Kunsthaus, Aarau (2013)

Gerard & Kelly travaillent ensemble depuis 2003. Actuellement en résidence à la Cité internationale des arts à Paris, ils ont présenté leurs œuvres – expositions ou pièces chorégraphiques – à The Museum of Contemporary Art, Los Angeles (2020); Festival d’Automne à Paris (2019); Getty Museum, Los Angeles (2019);Pioneer Works, Brooklyn (2018); Centre Pompidou, Paris (2017) ; New Museum, New York (2014-2015) ; Guggenheim Museum, New York (2015); Hammer Museum, Los Angeles (2014) ; The Kitchen, New York (2014).

Chorégraphe, danseuse, performeuse, Marie-Caroline Hominal (CH/FR, basée à Genève) développe aussi d’autres pratiques pas ou peu identifiées et diffuses. Elle réalise des maquettes de scénographies à venir ou imaginaires, utilisant des matériaux pauvres. Elle se met en scène dans des mini vidéos où se côtoient le burlesque, l’absurde et l’humour. Elle en poste certaines sur son compte Instagram. Dans l’exposition, des sélections respectives de maquettes et de vidéos présentées sur un écran constituent Maquettes en tout genre et pirouettes, qui représentent la première participation de l’artiste dans une exposition de ce type et de cette dimension.

La Ribot a reçu le Lion d’or pour la carrière de la Biennale de danse de Venise en 2020, prix qui célèbre la trajectoire d’une « artiste totale » dont le travail dépasse les limites de la danse et « échappe à tout classement ». Elle a eu un « portrait » au Festival d’automne, Paris, en 2019, avec 6 pièces : Panoramix au Centre Pompidou ; Se vende au Centre Pompidou et au CND ; Laughing Hole au CND ; Please Please Please (avec Mathilde Monnier et Tiago Rodriguez) à l’Espace 1789 à Saint-Ouen et au Centre Pompidou ; Happy Island au CND ; Another distinguée au Centquatre.

Formée comme journaliste et photographe, l’artiste brésilienne Bárbara Wagner comprend comment les médias manipulent les perceptions, créant souvent et mythes historiques et des stéréotypes. Depuis 2005, elle a produit des series de photographies et des publications sur la représentation de la tradition, au Brésil et ailleurs. L’artiste irlandais Benjamin de Burca, né en Allemagne, pratique la peinture, la photographie et la video depuis 2000. Ils travaillent en collaboration depuis 2011, et s’intéressent principalement à l’espace documentaire. Leurs recherches récentes se concentrent sur des pratiques collectives et des rituels traditionnels, particulièrement manifestes chez les jeunes vivant en périphérie du nord-est brésilien, qui ont perdu leurs caractéristiques de résistance symbolique au profit du tourisme et de l’industrie du divertissement.
Wagner et de Burca ont participé au 33e Panorama de Arte Brasileira (São Paulo), 36e EVA International à Limerick, 32e Biennale de São Paulo Biennial, 5e Skulptur Projekte Münster. En 2019, ils représentent le Brésil au Pavillon brésilien de la Biennale de Venise.
Signaler une erreur Ajouté par Cinéma Spoutnik le 8 septembre 2020