La décadanse

𝐋'𝐚𝐧𝐧𝐞́𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞́𝐜𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐋𝐮𝐢𝐬 𝐋𝐨𝐩𝐞𝐳 𝐂𝐚𝐫𝐫𝐚𝐬𝐜𝐨

Spoutnik

𝐋'𝐚𝐧𝐧𝐞́𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞́𝐜𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐞 | 𝐋𝐮𝐢𝐬 𝐋𝐨𝐩𝐞𝐳 𝐂𝐚𝐫𝐫𝐚𝐬𝐜𝐨 | 𝐄𝐬𝐩𝐚𝐠𝐧𝐞, 𝐒𝐮𝐢𝐬𝐬𝐞 | 𝟐𝟎𝟐𝟎 | 𝟐𝟎𝟎’ | 𝐕𝐨, 𝐬𝐨𝐮𝐬-𝐭𝐢𝐭𝐫𝐞́ 𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐚𝐢𝐬

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L’histoire institutionnelle, battue et rebattue, voudrait que l’Espagne se soit développée pour le meilleur en 1992. Des Jeux olympiques de Barcelone à l’Exposition universelle de Séville, l’Espagne a fait de ce double événement un motif marketing pour vanter les mérites de son modèle économique au reste de l’Europe. Au même moment, c’est tout l’inverse qui se passe dans le région de Murcie et plus précisément dans la ville de Carthagène. En raison des privatisations massives des entreprises et des plans de licenciement qui en ont découlé, 127 manifestations ont eu lieu en 180 jours, dont le point culminant a été mise à feu du Parlement par les militant.e.s. Peu ou pas pris en charge par les médias ni le cinéma, cette lutte est tombée dans l’oubli. Partant de ce constat, Luis López Carrasco entend répondre à cette question: Où, avec qui et comment s’écrit l’histoire ?
Le où prend la forme d’un bar, lieu à la fois public et privé dans lequel les passages continus, la bière, les tapas et la cigarette déclenchent des flux de paroles.
Le bar de L’année de la découverte est visité par le peuple, dans tout ce qu’il contient: ami.e.s, citoyen.e.s de tout âge, essentiellement précaires, de tout bord politique, au travail ou au chômage, syndicalisé.e.s ou non, réalistes, défaitistes ou utopistes.
Le comment réside dans des partis pris de cinéma radicaux, notamment dans la mobilisation du split screen.
Pendant plus de trois heures deux caméscopes se collent aux protagonistes, laissant l’émotion des discours se saisir dans celle des visages. L’écran divisé, plus qu’un effet de style, est ici politique. Il offre d’abord la possibilité au spectateur de balader son regard et son écoute. Distraction d’ailleurs proche de l’expérience du buveur. Plutôt qu’isoler, il multiplie les regards croisés, les rencontres inattendues, les parallèles inter-générationnels. Cet usage permet également aux temps passés et présents de se regarder mutuellement, sans qu’apparaisse de hiérarchie. L’entrelacs d’archives et de témoignages - qu’ils relatent les luttes de 1992 ou scrutent l’inquiétude contemporaine - font état d’une collectivité retrouvée et égalitaire, rendue possible par le cinéma. Cinéma qui expose les vertus de la transmission orale et de la mémoire partagée: guérir, réparer l’histoire et faire persister un certain espoir pour les luttes à venir.

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𝐈𝐧𝐟𝐨𝐬 𝐩𝐫𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 :

𝐏𝐨𝐫𝐭 𝐝𝐮 𝐦𝐚𝐬𝐪𝐮𝐞 𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐜𝐢𝐧𝐞́𝐦𝐚 (𝐜𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞, 𝐡𝐚𝐥𝐥, 𝐭𝐨𝐢𝐥𝐞𝐭𝐭𝐞𝐬) 𝐞𝐭 𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐞́𝐚𝐧𝐜𝐞.

𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞́𝐠𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐯𝐨𝐬 𝐜𝐨𝐨𝐫𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞́𝐞𝐬 (𝐧𝐨𝐦, 𝐩𝐫𝐞́𝐧𝐨𝐦, 𝐧𝐮𝐦𝐞́𝐫𝐨 𝐝𝐞 𝐭𝐞́𝐥𝐞́𝐩𝐡𝐨𝐧𝐞, 𝐚𝐝𝐫𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐞-𝐦𝐚𝐢𝐥).
Signaler une erreur Ajouté par Cinéma Spoutnik le 8 septembre 2020