La décadanse

Talking heads conférence - Andrea Branzi

Head

"Pour clôturer sa première série de Talking Heads, la Head – Genève a le plaisir d’accueillir, après Enzo Mari, une conférence exceptionnelle du designer milanais Andrea Branzi.

Comment présenter Andrea Branzi, né à Florence en 1938 qui est à la fois designer, architecte, professeur, critique et auteur fécond de textes et d’ouvrages sur le design?
Au même titre que Mari, Branzi occupe une position primordiale dans le champ du design. En 1964, étudiant non diplômé, il crée avec ses amis de l’école d’architecture de Florence le groupe Archizoom Associati avec lequel, jusqu’en 1974, il développe des œuvres dont le couronnement est sans aucun doute la No-Stop City, incarnation d’un passage de la société de l’ordre vers la production sérielle où le design joue un rôle décisif : « parce qu’il opère sur la marchandise » établissant comme hypothèse stratégique que Archizoom forme le seul héritage du design italien. Avec ce dernier, Branzi tente de transformer entièrement le monde, car il est le « protagoniste » qui permet d’intervenir dans le réel : « La seule discipline qui se salit les mains dans cet univers hybride et compromis, mais terriblement réel. Il travaille sur les objets et les marchandises et se trouve donc au centre des véritables problèmes de notre époque. »

Depuis la fin des années 1960, Branzi n’a de répit de développer une réflexion érudite sur le design avec des ouvrages et des expositions et de proposer une relecture de l’idéologie de l’architecture moderne et de ses enjeux sous des éclairages audacieux. Mais se focaliser sur ses essais en tant que membre de l’Architecture Radicale et délaisser sa production serait une grave erreur, car Branzi est tout autant un designer qu’un architecte du faire. Toujours omniprésent, toujours remarquable, ses travaux exposés au dernier Salon du Meuble de Milan en avril, sa dernière grande exposition monographique à la Fondation Cartier à Paris ou au Grand Hornu en Belgique témoignent – s’il en était besoin – du formidable appétit qu’il nourrit pour les objets et leur présence. Ne croyant plus à la vigueur des batailles contre la consommation, même si elles sont parfois légitimes, Branzi sent une nécessité à designer car pour lui « Tout reste à dire, j’ai des choses à dire et je les dis. C’est mon espace de liberté. » "

Discussion animée par Alexandra Midal, historienne du design, professeure à la Head – Genève.
19:00
entrée libre
Signaler une erreur Ajouté par michel le 20 mai 2010