La décadanse

The window

Espace Kugler

Marion Tampon-Lajarriette invite Victor Konwicki et Jason Dee

"Pour l’espace Kugler, j’invite Viktor Konwicki et Jason Dee à participer à une exposition où nos trois pratiques basées sur la réappropriation d’images pourront se confronter et se répondre. Exploitant les registres du cinéma, de la télévision ou du jeu vidéo, c’est d’abord en tant que spectateurs que nous réagissons à et agissons sur ces univers visuels.

Les trois œuvres présentées évoquent chacune à leur manière la relation liant l’image et le regardeur. Cette relation est faite de mouvements antagonistes d’immersion, par le biais de la projection et de l’identification, et de distanciation face à ce monde des images. La matière de l’image en mouvement est ici décomposée dans ses différentes caractéristiques : dans sa platitude et sa profondeur paradoxale faites de couches, dans sa temporalité faite d’images fixes, de mises en boucles ou de montages simultanés de moments distincts, dans sa matière numérique ou photographique (pixels, points, trame), sa qualité d’empreinte ou d’agencement… Cependant, tant les personnages que les spectateurs peuvent se trouver pris à l’intérieur de ces images qui nous offrent un espace possible de projection imaginaire.

Dans la série photo Les spectateurs, les décors en perspective aspirent leurs figures dans des chutes infinies suspendues dans le temps. Si ce n’est pas plutôt les figures qui les pénètrent, en s’y projetant dans un mouvement de mise en abîme dont le spectateur donnerait l’échelle 1.
Dans la vidéo lgdl_v.1 la figure, elle-même en mutation de l’humain vers le loup, est prise dans des boucles de détérioration de l’image empiétant toujours plus sur sa définition et ses mouvements. Le décor, dans son auto engendrement, se met à couler et déborder de son champ.
Le diptyque vidéo « We’ll revisit the scenes of our youth », dévoile l’artifice de la machine imaginaire du cinéma avec son décor peint déroulant derrière une fenêtre. Les personnages fictionnels, figés dans un état d’animation restreint, semblent toutefois en être les spectateurs nostalgiques.

Toute image circonscrite dans son cadre ou sa fenêtre en déborde pourtant lorsqu’elle pénètre l’espace psychique de celui qui la regarde, et participe à une certaine façon de percevoir le monde, empreinte de mémoire autant subjective que collective."

jeudi, vendredi et samedi de 14h à 17h et sur rdv
Signaler une erreur Ajouté par michel le 24 avril 2010