La décadanse

Spit and Ashes de Maria Beatty - Festival Everybody’s Perfect

Spoutnik

en présence de Dion de Rossi et plusieurs membres de l'équipe genevoise de post production

États-Unis/Suisse/Allemagne, 2019, 70’, n.b., sans parole

Suite à l’attaque d’un prêtre, une sage-femme se traîne entre la vie et la mort dans une forêt froide et désolée. Elle est découverte par la grande prêtresse qui la soigne par un rituel purificateur qui lui permet, dans sa convalescence, de se réapproprier son corps et sa sexualité. Les deux sorcières amantes se redonnent force et courage pour reprendre entière possession de leurs vies et écraser le pouvoir patriarcal.

Le film incarne toute l’histoire des violences faites aux femmes au nom de la religion, de la médecine et de la famille. La grande prêtresse représente la sexualité sauvage et le désir féminin insatiable comme le plus grand affront contre le pouvoir masculin. La sage-femme porte la voix et l’esprit de toutes les femmes qui ont cherché la connaissance de leur propre corps, mais qui ont payé de leur vie.

La réalisatrice Maria Beatty, pionnière reconnue du cinéma fétichiste lesbien, renoue avec l’érotique noir, genre qu’elle a initié avec une esthétique empruntée au cinéma muet. Avec la performeuse militante pro-sexe Sadie Lune, elle co-écrit un film qui va au plus profond des préoccupations qui l’avaient initialement amenées à faire du cinéma: l’exploration du désir féminin, la réappropriation du corps, le rituel réparateur.

Les scènes du film ont pour la plupart été tournée dans les extrêmes conditions d’un hiver de la région berlinoise. La post-production du film a été réalisée par plusieurs personnes de Genève, avec notamment Clem Gilliéron au montage, Fu et Emma Souharce pour la bande son originale, Daniel Maszkowicz pour le sound design, Philippe Ciompi au mixage.
Signaler une erreur Ajouté par Cinéma Spoutnik le 13 septembre 2019