Un accueil en coréalisation avec le Théâtre du Bordeau
Une femme entre en scène : jupe écossaise, pull et baskets rouges, Helena danse. Elle joue Jeanne, une ado de 11 ans qui devait initialement être présente dans la pièce. Devenu solo, Le Grand Sommeil tire sa force de la présence incandescente de la danseuse et performeuse Helena de Laurens ; ni adulte ni fillette, elle est un être hybride rassemblant ces deux personnes. Son corps longiligne s’étire à l’infini, ses mains démesurées s’entortillent, une grimace envahit son joli minois tandis que cette « enfant grande » nous raconte sa vie, son rapport à la famille, à l’art. La mise en scène de Marion Siéfert fait jouer au corps et à la voix des partitions distinctes, scrute les zones d’ombre de l’enfance, son côté sauvage, ses fantasmes. Furieusement intense, cette performance interroge notre rapport à la norme, ce qu’il faut prendre et transgresser pour grandir. Une révélation.
Pour la représentation du ven 6 sept, service d’accompagnement à vélo proposé par Genèveroule de Meyrin au Théâtre du Bordeau.