La décadanse

Courts-métrages sur le thème de l’enfermement

Spoutnik

Rencontres Cinématographiques
PALESTINE : FILMER C'EST EXISTER 2018

Coffee Pot de Thaer Al-Azzah

(Palestine, 2018, 9', noir et blanc, fichier numérique, vo arabe st français)

Jum’a vit dans un camp de réfugiés. Chaque matin, il se rend à l’entrée du camp pour gagner sa vie en vendant du café. Il essaie de trouver du travail supplémentaire mais le seul disponible est de démolir une maison palestinienne avant que l’occupant s’en charge et fasse payer les frais au propriétaire.

Memory of the Land de Samira Badran
(Espagne, 2017, 12', coul., fichier numérique, vo arabe/langue imaginaire st français)

Palestine. Un corps est bloqué dans un checkpoint, mécanisme essentiel de l’occupation israélienne. Corps transpercé, explosé, par la violence étatique, physique, arbitraire qui l’empêche de circuler librement et s’en prend à son existence.

The Living of the Pigeons de Baha’ Abu Shanab
(Palestine, 2015, 16', coul., fichier numérique, vo arabe st français)

2h du mat : Checkpoint 300, pour franchir le Mur entre Bethléem et Jérusalem, quelques hommes arrivent en silence. Ils vont travailler en Israël. 4h : Un fleuve humain avance, certains étouffent, prêts à renoncer. Kawa! Kawa! Kawa! « Pour acheter du pain sans rien devoir à personne. Une vie d’humiliation 6 jours sur 7». 6h : Le jour est levé, le checkpoint s’est vidé. Ils rentreront à 17h.

Al Obour de Ameen Nayfeh
(Palestine, 2017, 11', coul., fichier numérique, vo arabe/hébreu/anglais st français)

Shadi et sa sœur Maryam sont très excités à l’idée de pouvoir rendre visite à leur grand-père malade, de l’autre côté du Mur. Leur grand frère Mohammed arrive à la dernière minute avec les permis qui leur permettront de franchir le checkpoint. Mais avoir un permis n’est parfois pas suffisant pour passer!

Visitation de Noor Abu Ghaniah
(Palestine, 2017, 12', coul., fichier numérique, VO arabe ST français)

Avant le lever du soleil, les familles rejoignent les bus affrétés par le CICR, seul moyen pour rendre visite à leurs proches. Le voyage est incertain, on ne sait jamais si le bus passera tous les checkpoints, si les permis d’entrée en Israël et les autorisations de l’administration pénitentiaire seront acceptés, si on va arriver avant la fin des heures de parloir ou si elles n’ont pas été changées. Mais être dans le bus c’est déjà se rapprocher des êtres aimés.

Bonboné de Rakan Mayasi
(Palestine, Liban, 2017, 15', coul., fichier numérique, vo arabe, hébreu st français)

Dans une prison israélienne, un prisonnier palestinien reçoit la visite de sa femme, qui conçoit une opération audacieuse pour réaliser un de leurs désirs secrets.



1948-2018: LES PALESTINIEN·NE·S NE CESSENT DE RÉSISTER FACE AUX DÉPOSSESSIONS ET AUX DÉPLACEMENTS FORCÉS.

Depuis 1948, les Palestinien·ne·s ne cessent de résister face aux dépossessions et aux
déplacements forcés. La Nakba (la catastrophe) s’est déclinée et se décline jusqu’à aujourd’hui en une avalanche de Nakba. La 7ème édition de PFC’E offre des regards de cinéastes palestinien·ne·s sur ces 70 ans d’histoire mouvementée. En 1948, une majorité de la communauté internationale approuve la création de l’Etat d’Israël. Le peuple palestinien se retrouve dépossédé de 78% de son territoire historique. Plus de 750’000 Palestinien·ne·s, alors chassé·e·s de leur maison et de leurs terres, gagnent des camps de réfugiés qui seront administrés par l’UNRWA. Cette première expulsion forcée, blessure ouverte commémorée comme la Nakba, constitue un fondement de la mémoire collective palestinienne. Mais 1948 inaugure aussi un processus d’une «Nakba continue», avec la Naksa (la rechute) de 1967, ce en dépit des deux Intifada et des illusions d’un processus de paix commencé il y a 25 ans et désormais défunt avec la complicité d’une partie de la communauté internationale.
Les Rencontres cinématographiques PFC’E proposent cette année des films de cinéastes
palestinien·ne·s qui, d’une part, évoquent les évènements de la Nakba et, d’autre part, abordent toutes les catastrophes qui se sont enchaînées depuis 1948. Une occasion pour le public de découvrir des longs métrages, notamment sur la question des réfugié·e·s et du droit international, suivis de discussions avec les cinéastes. PFC’E fait aussi la part belle aux courts métrages, poignants et non dénués d’humour, qui nous plongent dans différents aspects de la «Nakba continue»: l’occupation, les check-points, l’emprisonnement, l’enfermement. Par ailleurs, un hommage est rendu au grand poète palestinien Mahmoud Darwich. Pour cette édition 2018, PFC’E présente 27 films et accueille 5 invité·e·s. Ces différents regards portés par le cinéma nous permettent de tisser une continuité entre des situations historiques différentes, tout en établissant un pont entre le passé et le présent.

Toutes les infos sur: www.palestine-fce.ch
Signaler une erreur Ajouté par Cinéma Spoutnik le 3 décembre 2018