La décadanse

Clube do Choro de Genebra envite Robério feitosa

Les Recyclables

Comment vous parler du Choro sans tomber dans le piège d’une description trouvée sur le net ? Peut-être simplement en vous livrant mes émotions lors des concerts qui m’ont fait voyager dans cet univers musical. C’est dans une librairie restaurant à quelques centaines de mètres de chez moi, il y a quelques mois que j’ai découvert cette musique brésilienne qui m’a ouvert un univers inconnu, si riche de musicalité, d’originalité, que je suis devenu un « accro » du choro ! Quatre musiciens animent la fête, car on peut réellement parler de fête, si d’aventure on se rend au concert. Eduardo Kohan, saxophone ténor. Ecio Parreira, guitare, voix et cavaquinho (petite guitare). Jean Ferrarini, clavier. Robério Feitosa, pandeiro, voix et surdo (tambour). Dès le début du concert cette musique m’emmena dans un voyage dont les résonnances me rappelèrent un peu des airs africains, de jazz, des réminiscences de samba, de tango, voire de certains airs de pays du sud de l’Europe. Balancé par cette musique on a du mal à rester le cul sur sa chaise ! En dehors des morceaux aux consonances diverses, j’ai pu admirer et applaudir ces musiciens d’une rare dextérité. Il est impossible, de jouer de tels morceaux sans musiciens talentueux et complices. Car le choro, et c’est là sa splendeur, permet par sa musicalité l’improvisation. Alors que le morceau commence sur le rythme sensuel et entrainant du pandeiro, le joueur de cavaquinho prend la direction pour nous embarquer avec sa petite guitare aux sons aigus vers une destination inconnue. Parfois c’est au tour du pianiste de nous emmener sur un autre chemin musical. Sans parler du saxophoniste, maître incontesté du tango, qui a trouvé là un univers sonore qui lui permet de voyager tout azimut et donner libre champ à son instrument. C’est une musique brésilienne, riche de tant d’accents du monde… Pour cela il faut une belle connivence entre les musiciens, et elle y est, je les ai vu ! Et généreux ils la font partager avec le public, qui se presse tous les quinze jours pour les écouter. Au dernier concert ils jouèrent trois heures. Je rentrai chez moi, rempli de cette musique dans la tête, ne sachant si je me trouvais à Rio de Janeiro, à Buenos Aires, ou une autre ville de notre planète. Le meilleur moyen de savourer cette musique, mieux que mes quelques lignes c’est d’aller les écouter !
Signaler une erreur Ajouté par Robério le 22 octobre 2018