La décadanse

Antigone de Jean Anouilh

Le temps d’une révolte, le temps de l’incompréhension, Antigone de Jean Anouilh a le pouvoir de faire sentir en chacun des instants déjà passés. Qui n’a jamais été confronté à une forme de révolte ? Qui n’a jamais eu le sentiment d’être incompris ? Qui n’a jamais essayé de comprendre le but de la vie ?

Ces questions simples, dures et finalement existentielles sont le moteur de cette pièce que Jean Anouilh a écrite d’après celle de Sophocle, qu’il connaissait d’ailleurs par cœur. Jean Anouilh apporte à Antigone un ton contemporain et humain à cette mythologie grecque.

Fortement marqué par la guerre, il l’écrit en 1942 « avec la résonance de la tragédie qu[‘ils étaient] alors en train de vivre ».

Antigone est la petite dernière de l’union incestueuse entre le roi de Thèbes, Oedipe, et de sa mère Jocaste. Ses deux grands frères Etéocle et Polynice, engagent l’armée pour renverser leur père et des quatre enfants qu’ils étaient, il ne reste plus qu’Antigone et sa soeur Ismène.

Dans ce contexte obscur et plein de révolte, Créon, l’oncle d’Antigone prend le pouvoir.

Afin de prévenir un nouvel élan de révolution de la part du peuple, Créon a fait d’un de ces deux frères, Etéocle, un héros, tandis qu’il laisse pourrir Polynice au soleil. Quiconque osera le recouvrir de terre sera mis à mort.

Antigone n’est pas belle comme tout le monde, elle est belle à sa manière. Mais surtout, elle est dotée d’un courage et d’une détermination sans borne et se moque de cette loi. Elle veut recouvrir le corps de son frère car elle pense qu’il a sa dignité et qu’il est inadmissible de lui refuser la paix à laquelle a le droit chaque mort. Et que la dignité appartient à chaque être humain. Si une loi s’y oppose ainsi qu’au respect des morts, alors il faut s’opposer à cette loi.

D’ailleurs, elle n’a pas peur de mourir, elle a plus peur de vivre une vie dans laquelle elle doit dire « oui », alors qu’elle voudrait dire « non ». Elle ne veut pas accepter les devoirs du pouvoir.

Elle veut être libre de penser, de ne pas être dans la conformité, et libre de l’exprimer. Dele vivre au risque d’en mourir.

Dans une mise en scène épurée, l’acteur- metteur en scène Alexandre PAÏTA met en avant l’émotion des acteurs et nous entraîne dans sa lecture et vision du personnage d’Antigone. A travers cette pièce intemporelle, il nous invite à partager ces questions essentielles que sont la figure du pouvoir confrontée à l’exigence de liberté soutenue du courage, qui trouve la force de résister et de lutter pour le droit à la justice et à la dignité humaine.
20:00
jeudi 1 nov. 20h, vendredi 2 nov. 20h samedi 3 nov. 20h, dim 4 nov. 17h
Étudiants Chômage CH 20.- AVS CH 25.- Plein tarif CH 30.-
http://billetterie-culture. ville-ge. ch ou au théâtre le soir du spectacle
Signaler une erreur Ajouté par studiotheatre le 11 septembre 2018