La décadanse

Le romantisme allemand

Victoria Hall

L'Orchestre d'harmonie de l'Etat de Genève a le plaisir de vous inviter à son prochain concert consacré au romantisme allemand, qu'il donnera le Samedi 9 juin 2018 à 20h00 au Victoria Hall.

Pour ce concert, notre directeur, M. Jean-Christophe Monnier, a choisi d’interpréter des pièces magistrales telles que l'Ouverture de Ruy Blas de F. Mendelssohn-Bartholdy, la Danse hongroise n°1 de J. Brahms, le Konzertstück de R. Schumann en passant par l'Ouverture de Rienzi, la Marche Funèbre et enfin l'Ouverture des Maîtres chanteurs de R. Wagner.

1re partie

Ouverture de Ruy Blas (F. Mendelssohn-Bartholdy)

A la demande du Altes Theater de Leipzig, Mendelssohn compose en trois jours une ouverture pour introduire une représentation du drame de Victor Hugo, que le musicien n’appréciait guère. Il raconte dans une lettre à sa mère la genèse de la pièce : « Veux-tu savoir comment a été créée l'Ouverture de Ruy Blas ? C’est assez amusant. La Caisse de retraite du théâtre (un établissement de bienfaisance très recommandable) voulait faire jouer Ruy Blas et elle me demandait de composer une ouverture ainsi que la romance qui introduirait la pièce parce qu'on escomptait une meilleure recette si mon nom figurait sur le titre. J'ai lu la pièce dont la nullité est au-dessous de l'imaginable, et répondu à mes solliciteurs que je n’avais pas le temps pour l'ouverture et me suis contenté de la romance. […] Ils sont venus prodiguer leurs remerciements pour la romance et ont bien regretté que je n’eusse pas écrit d’ouverture ; mais ils comprenaient très bien qu'il fallait du temps pour un tel travail, et que, s’ils osaient, ils me la redemanderaient l'année prochaine. Me voilà bien embêté – le soir j'ai repensé à ce problème et ai commencé ma partition – mercredi toute la matinée a été consacrée à une répétition. Concert jeudi, mais, malgré tout, vendredi matin l’Ouverture était chez le copiste, et le lundi elle a été répétée trois fois dans la salle de concert puis une fois au théâtre ; jouée le soir pour cette pièce ignoble elle m’a fait un si grand plaisir qu'aucune de mes pièces ne m'en refera un tel de sitôt. Au prochain concert nous recommencerons à la demande ; mais je ne l'appellerai pas tout de même Ouverture pour Ruy Blas, mais Ouverture pour la Caisse de retraite du théâtre. »

Danse hongroise n° 1 (J. Brahms)

A l’âge de quinze ans, Brahms rencontre Eduard Remenyi, un violoniste hongrois virtuose qui jouait des danses hongroises lors de ses tournées. Enthousiasmé par cette musique, Brahms va composer vingt et une Danses hongroises pour piano à quatre mains. Il n’en orchestrera lui-même que trois, la première, la troisième et la dixième. Ces pièces connurent d’emblée un immense succès et influencèrent tout particulièrement Dvorak qui s’en inspira pour ses Danses slaves. La danse n° 1, l’une des plus populaires par son lyrisme véhément, tire sa mélodie d’un czardas de Ferenc Särkozy.

Konzertstück (R. Schumann)

Considéré par Schumann lui-même comme l’une de ses « meilleures choses », le Konzertstück pour 4 cors et orchestre date de 1849 et est le fruit d’une des plus belles périodes créatrices du compositeur. Destiné à mettre en valeur le cor chromatique à trois pistons perfectionné par le viennois Leopold Uhlmann, il révèle une écriture pour les quatre solistes très originale, en particulier dans les premier et dernier mouvements, pleins de brio et d’une ardeur presque juvénile.

2e partie

Ouverture de Rienzi (R. Wagner)

Le chef d’orchestre Hans Von Bülow assurait que Rienzi était le meilleur opéra de… Meyerbeer. En effet, on y retrouve tous les ingrédients du « Grand Opéra à la française », dont Auber, Meyerber et Halévy étaient des représentants fort admirés du jeune Wagner : le sujet historique traité en cinq actes avec un ballet au troisième, les grandes scènes permettant de déployer de vastes parties chorales et les décors grandioses animés par des machineries aux effets spectaculaires. Rienzi s’achève sur l’incendie du Capitole qui annonce deux autres embrasements à venir : celui de La Walkyrie (1870) et celui du Crépuscule des Dieux (1876). La longueur de l’œuvre a entraîné des tentatives de réduction qui rendent difficile l’établissement d’un texte définitif après la disparition du manuscrit original, détruit dans l’incendie de Berlin en 1945. Son ouverture et la très belle prière du héros sont très souvent données en concert.

Marche funèbre (R. Wagner)

Cette Marche funèbre est celle de Siegfried, héros central de la mythologie germanique repris par Wagner dans sa Tétralogie. L’histoire de Siegfried accapare les deux dernières parties du Ring. Cette marche constitue un interlude instrumental ; il survient immédiatement après la trahison de Hagen, qui sous les ordres de Brünnhilde (la Valkyrie) au désespoir, poignarde Siegfried dans le dos – son seul point vulnérable. Le héros mort, la procession funèbre n’est que plus grandiose : le son des timbales crée un fond sonore d’une solennité imparable, mimant un cortège morne et portant le deuil du vainqueur du terrible Fafner.

Ouverture des Maîtres chanteurs (R. Wagner)

Célèbre par son caractère joyeux, pompeux à souhait, c'est sans doute un des préludes les plus réussis de Wagner. Il contient les principaux leitmotivs de l'œuvre – septième des dix opéras de maturité du compositeur et unique comédie – et résume l'opéra avec maestria : le motif des maîtres chanteurs, le motif de l'amour naissant, le motif de l'art du chant des maîtres (qui évoque les traditions figées) et le motif de l'ardeur printanière. À travers cette ouverture, Wagner met en scène plusieurs aspects de son opéra : les tensions entre le conservatisme des institutions et la créativité spontanée, le renouvellement de l'art par la conciliation de la tradition et de la nouveauté et sa victoire sur la médiocrité des hommes.
20:00 – 22:00
15 CHF / 5 CHF
Billeterie de la Ville de Genève
Signaler une erreur Ajouté par OHGe le 4 juin 2018