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Dans le cinéma nord-américain, les inquiétudes liées à l’essor des technologies numériques sont visibles au sein de toute une série de films de science-fiction qui, à compter de la fin des années 1990, thématisent le sentiment de décentrement de l’homme blanc via la relation que leur protagoniste noue avec un « corps médiat », qui fonctionne comme son relai puissant au sein d’un espace technologique qui l’a rendu quasi impuissant. L’un des films emblématiques de ce discours est Matrix (1999), dans lequel le personnage principal découvre qu’il est le double virtuel d’une personnalité inféodée à un dispositif hallucinatoire face auquel il aspire à réaffirmer sa supériorité « réelle ». Lors de cette intervention, Charles-Antoine Courcoux se propose de réfléchir sur les enjeux de genre qui structurent ces films au discours technophobe. En se penchant sur des productions telles que Gamer (2009), Surrogates (2009), Avatar (2009), Terminator Salvation (2009), Inception (2010), Real Steel (2011) et Ready Player One (2018), il s’agira d’interroger ce que le rapport des héros de ces films à ce « corps relai », mais aussi au réel, révèle de la perception sociale des nouvelles technologies et d’essayer de saisir le rôle que joue le cinéma, pour l’identité masculine, dans la régulation des effets disruptifs que l’innovation technologique engendre.

Charles-Antoine Courcoux est maître d’enseignement et de recherche à la Section d’histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne et de directeur du Centre d’études cinématographiques (CEC). Ses recherches, inscrites dans une perspective interdisciplinaire, sont axées sur l’étude des modalités de production, de légitimation et d’inflexion des normes socioculturelles au cinéma, et plus spécifiquement sur une analyse des représentations filmiques envisagées en termes de rapports de genre. Il a publié plusieurs articles dans des revues scientifiques (Film & History, Décadrages, CinémAction, Poli, etc.) ainsi que dans des volumes collectifs. Il est l’auteur de Des machines et des hommes. Masculinité et technologie dans le cinéma américain contemporain (Georg, 2017), et il a codirigé avec Gwénaëlle Le Gras et Raphaëlle Moine L’Âge des stars : des images à l’épreuve du vieillissement (L’Âge d’homme, 2017).

• https://www.unil.ch/cms/cin/ch
  arlesantoinecourcoux

	18:30 – 20:30
	libre

Signaler une erreur Ajouté par Collectif Détente le 9 mai 2018