La décadanse

Pas Moi de Samuel Beckett

Galpon

Une bouche détachée du corps
Le personnage de Pas Moi titube, vacille, rêvasse. Sa langue se délie, chevrote, produit des vociférations, des silences, des halètements… soudain une ritournelle apparaît et disparaît… un accès de toux, des commentaires, des rires… bref, une sorte de dialogue entre elle et sa propre parole, sa propre voix. Son comportement et son humeur varient sensiblement ou brutalement cherchant à interpeller l’intégrité mentale de l’humain.

Ce personnage est la figure d’une vielle femme, quasi-fossile, soumise à la lumière changeante de la scène.
Elle revendique la privation de sa voix. C’est ce qui la différencie, faisant d’elle une des figures du non-savoir : les folles, les mystiques, les pauvres et les idiotes.
Dans Pas Moi, la voix s’effrite et se perd, offrant des combinaisons de signes, de vibrations, de répétitions.
En quelque sorte, le personnage de Pas Moi s’apparente à un « corps sonore » et poétique aux multiples résonances
Signaler une erreur Ajouté par galpon le 13 décembre 2017