La décadanse

Dernières facéties avant le deluge

L'Orangerie

de Serge Martin

Companie: Théarte Ecart
Mise en scène : Serge Martin
Scénographie : Michel Faure
Lumières : Michel Faure
Jeu : HELENE CATTIN Phobie
BERNARD ESCALON L’étayeur
MAUD FAUCHERRE Thaïs
CHRISTIAN SCHEIDT Idem
SERGE MARTIN Voix du self-man

Vidéo : Francesco Cesalli

"Tout d’abord, Serge Martin écrivit dans une cellule. Un espace monacal offert à l’écriture à l’occasion d’une résidence à La Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon en mars 2003. Il écrivit entre le dedans et le dehors, entre le silence et le bruit. Quelques mois plus tard, vint une lecture publique au théâtre du Poche. Les comédiens entrèrent dans le manuscrit et le texte, en trouvant de l’écho, trouva ses forces et ses failles. Serge Martin retourna goulûment à sa table.

Aujourd’hui, le texte est prêt à vivre. Une facétie, donc, avant le déluge. Une écriture « loufoque », métaphorique, où il est question de noyade, et de sauvetage. Mais qui faut-il sauver ?
Dans un immense aquarium sont enfermés trois personnages : Phobie (Hélène Cattin), l’Etayeur (Bernard Escalon) et Idem (Christian Scheidt). Un quatrième personnage, Thais (Maud Faucherre) est à l’extérieur. Il semble plus libre. D’apparence. Car si Thais s’est libérée de la société, s’est-elle libérée d’elle-même ?
Quant au cinquième personnage, un self man, il n’est que voix (Serge Martin), qu’interpellations…

Il pleut. L’eau arrive. Doucement. Sur les parapluies et sous les pieds. Dans l’aquarium. Elle finira par monter sérieusement. Serge Martin dit : « Nous
manquons d’eau. ». On est à deux pas du lac Léman, on sourit. Il précise : « Notre société manque d’eau, au sens de source de vie… » Le ton de la facétie est là. Farce, satyre, comédie à la fois. « C’est l’histoire d’une tentative de sauvetage… » Oui. Mais Bon sang qui faut-il sauver ? Le self man, devenu un grand patron, le faut-il ?
Ou faut-il seulement commencer par sauver le mot ? Serge Martin dit : tous les jours la publicité nous vole des mots. « Bonne nouvelle, on a transformé le soleil en eau chaude » était donc un slogan publicitaire pour des panneaux solaires, qui est ici devenu une réplique. Détournement de la publicité, qui avait elle-même détourné l’écriture. Serge Martin joue. Se joue de nos ruses. De nos doutes.
De nos envies de sauver. Oui. Mais quoi. "
20:00
10.- à 27.-
Signaler une erreur Ajouté par michel le 25 août 2008