La décadanse

7. Le sens du contraste

Studio Ansermet - RSR

Arnold Schoenberg Trio à corde op. 45 (1946)
Morton Feldman Why Patterns ? pour flûte, glockenspiel et piano (1978)

Sébastian Jacot flûte
Thierry Debons percussion
Stefan Wirth piano
Maximilian Haft violon
Tomoko Akasaka alto
Olivier Marron violoncelle

Tout oppose la musique d’Arnold Schoenberg de celle de Morton Feldman : du premier, Autrichien né en 1874 et mort en 1951, héritier direct de la tradition postromantique, la rigueur du contrepoint et l’intensité de l’expression l’ont désigné de manière bien réductrice comme l’une des principales figures tutélaires de la modernité musicale de l’après-guerre, tandis que du second, États-Unien né en 1926 et mort en 1987, on retient bien volontiers les aspects antispectaculaires de retenue et de dissolution du sentiment du temps qui passe.
Pourtant, s’il y a bien un authentique contraste de surface entre les deux compositeurs, force est de constater qu’ils partagent plusieurs préoccupations communes : d’abord un sens aigu du rapport entre musique et picturalité comme puissante source d’inspiration ; ensuite on constate chez chacun un sens aigu de la responsabilité vis-à-vis de la notation et du rôle transmetteur de la partition. Enfin, ces deux musiciens ont fait l’objet de nombreux malentendus : on a associé une certaine intransigeance sèche à Schoenberg alors que sa musique est souvent d’une grande liberté conceptuelle. À l’inverse, on considère Feldman comme un compositeur de l’errance informelle, alors que sa musique est en réalité très construite. Dans les deux cas, les œuvres constituent pour les interprètes un réel tour de force.

Médiation
Conférence avant-concert – 16h (durée : 45’)
« Le temps qui passe : une histoire récente des langages musicaux », par Brice Pauset
Signaler une erreur Ajouté par contrechamps le 31 août 2017