La décadanse

La Dernière bande

La Comédie de Genève

de Samuel Beckett
mise en scène Peter Stein
avec Jacques Weber

Visage blanchi, cheveux bouclés, nez rouge, corps plié en deux derrière un petit bureau… Le grand Jacques Weber est méconnaissable en Krapp, vieux clown triste de "La Dernière bande". Dans sa turne, abandonné à son magnétophone, à ses bandes et ses bananes – « du poison pour un homme dans mon état » –, Krapp s’adonne à son rituel : s’enregistrer chaque année le jour de son anniversaire, et réécouter des extraits des années passées. Cette année – mais peut-être est-ce aussi le cas toutes les autres années ? – un passage retient plus particulièrement son attention, un passage où il est question de groseilles à maquereau, de roseaux, d’une barque, d’une jeune femme aux yeux mi-clos.

C’est un chef-d’œuvre que nous livre ici Peter Stein, ancien directeur de la Schaubühne de Berlin et l’un des plus grands artistes de notre temps. Un chef-d’œuvre d’autant plus rare qu’il a choisi de monter la première version du texte de Beckett, celle de 1958, qui fait la part belle à la pantomime, à ses rires, sa poésie. Krapp est sur le déclin, comme beaucoup de personnages de l’œuvre de Beckett, mais dans le spectacle qui nous est offert, ce déclin n’a rien de déprimant : c’est un déclin héroïque, un élan de vie drôle et bouleversant.

AUTOUR DU SPECTACLE
Conférence de Charles Méla le vendredi 01 décembre à 18h30
Signaler une erreur Ajouté par La Comédie de Genève le 14 juin 2017