La décadanse

Line (cross the)

Villa Bernasconi

Manon Bellet, Rudy Decelière, Anna Kavata Mbiti, Beat Lippert, Thomas Maisonnasse, Elodie Pong, Ana Strika

"Line [cross the] évoque ce seuil sur lequel le pas du visiteur marque un arrêt. Doit-il poursuivre, est-ce dangereux, vers quel étonnement va-t-il ? A chaque seuil un monde s’ouvre, Line [cross the] est une invitation à y entrer pour en explorer les sens.

Les sept artistes invités à la Villa Bernasconi ont en commun de travailler l’espace comme un objet qu’ils découpent, saturent ou font vibrer. Leurs oeuvres épaississent l’atmosphère, dilatent les espaces, éveillent une autre perception que le regard. L’oeil n’est plus le seul convoqué à sentir ce qui se passe, la peau doit trouver sa place.
Imposants et massifs, les sumos au combat d’Anna-Kavata Mbiti produisent dès l’entrée une impression étrange, familière et dérangeante. A quoi tient cet étonnement ? A la nature du sujet, à la puissance des corps et la relative tendresse de leur étreinte sportive, à la dimension de l’oeuvre et à son matériau. Certes, mais quoi encore ?
D’autres oeuvres plus fragiles ou moins figuratives produisent une énergie analogue et imposent au visiteur de s’arrêter sur le seuil. A l’instar des Papercuts de la jeune zurichoise Ana Strika qui, taillant sur mesure ses installations-paravents, découpe l’air en dentelles et produit des labyrinthes de sens. Ou les transparentes projections que l’artiste lausannoise Manon Bellet dessine dans la lumière et auxquelles Plan for Victory de la cinéaste Elodie Pong, attentive aux bandes sonores autant qu’à l’image de ses films, fait un écho contrasté.
Arrêt sur étonnement encore, avant de s’engager dans les renversements de Thomas Maisonnasse qui sculpte l’espace en creux et pour qui l’ombre définit l’objet, ou ceux de Beat Lippert, dont les « archéologies du futur » intervertissent les proportions spatiales pour jouer de la notion de temps. Mais l’étonnement n’est pas qu’arrêt, il est bien un attrait, passé ce point d’équilibre et de vibration sur lequel jouent les installations de Rudy Decelière.
Et c’est bien cette tension infime produite par l’oeuvre qu’interroge l’exposition Line [cross the] pour en devenir le fil rouge fragile et symbolique."
14:00 – 18:00
visites de groupe sur demande
Signaler une erreur Ajouté par michel le 15 juin 2008