La décadanse

La Sémiosphère du Commun

Le Commun

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« Changer les signes peut changer l’ordre des choses existant. Les organismes vivants modifient leur environnement sur la base de leurs propres images de cet environnement. » Kalevi Kull

Le projet « La sémiosphère du Commun » émerge de l’espace même du Commun.
Nous avons pris connaissance qu’en 2006, le Service des bâtiments avait mandaté l’entreprise d’ingénierie – environnement – sécurité, Ecoservices SA afin de procéder à l’analyse des polluants susceptibles d’être présents dans le BAC. Parallèlement, le STEB (Service de toxicologie de L’environnement bâti du Canton de Genève) a procédé à des mesures de la qualité de l’air dans différents locaux. Sur la base de prélèvements ponctuels dans les sols et les faux plafonds, les laboratoires ont effectué des analyses concernant la présence de métaux lourds, HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) et d’amiante, une pollution importante aux hydrocarbures, héritée de la période industrielle des locaux, de toutes les surfaces échantillonnées dans les sols en pavé de bois ou chape. Les HAP sont également présents et sont libérés plus ou moins intensément en fonction des variations de température. Les métaux lourds sont présents en excès de manière ponctuelle. Concernant l’amiante, les analyses ont montré la présence d’amiante dans les colles utilisées sous les pavés de bois du rez-de-chaussée et dans des plaques. L’amiante décelée est non friable et ne pose pas de problème pour la santé, tant qu’il n’y a pas d’intervention dessus. En conclusion, la maison Ecoservices considère que le site est contaminé, mais sans danger pour les occupants à moyen terme.

Dans ses activités, Utopiana s’intéresse à ces questions et aux méthodes alternatives de décontamination, ainsi en 2015 nous avons proposé à la Ville de Genève un projet in situ, comme un geste artistique interventionniste, qui aurait consisté en la décontamination partielle du sol du Commun par une action de remédiation grâce aux champignons et au phytomining.

Nous considérons cette situation comme une opportunité d’élargissement des champs de connaissance pour revenir plus profondément sur la question de l’environnement. Il s’agit de concevoir tout autrement l’idée même d’environnement (Umwelt) pour qu’il intègre différents facteurs théoriques, institutionnels, politiques et prenne en compte divers engagements pragmatiques.

La solution de ces problèmes requiert, outre la connaissance des processus écologiques, une compréhension du comportement humain, car les aspects sémiotiques des relations homme-nature sont partout d’une grande importance, et ceux-ci ne sont pas encore suffisamment pris en compte ou compris.

L’échafaudage qui s’érige depuis l‘espace du Commun se présente comme une « biosphère relationnelle » qui essaye de tisser des trames unissant les « deux cultures », les sciences humaines et les arts, d’une part, et les sciences naturelles et techniques de l’autre. Plus largement, les champs culturels et ceux qui traitent des phénomènes naturels. Considérer la culture humaine comme une sphère des processus de signes, une sémiosphère, une entité ouverte, qui influence et est influencée, et puis souligner l’importance des processus de symbiose aux frontières intérieures et extérieures de cette sémiosphère, nous permettrait de comprendre et agir dans la situation écologique actuelle. Tout comme la biosphère est nécessaire à l’existence des différentes espèces terrestres, la sémiosphère précède l’existence des sens qui la peuplent. Le Commun emboîte l’espace réel, physique et l’espace social, virtuel.
Il nous faut saisir les dynamiques analogues qui se produisent à tous les niveaux du vivant (sémiosphère, biosphère, Umwelt) pour comprendre la rupture que l’homme a mis en place dans son milieu avec la production et les accumulations des matières qui ne participent plus au recyclage d’éléments du cycle de notre écosystème.

Le concept de sémiosphère est pris dans sa capacité relationnelle pour un devenir de l’écologie de la pensée, de la subjectivité, du désir, du pouvoir, de l’affect – en un mot des modes d’existence.

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The Semiosphere of the Commun

The project entitled « The Semiosphere of the Commun » emerges from the very space of Le Commun. We learned that in 2006 the Building Services entrusted the engineering-environment-safety company Ecoservices SA to carry out tests for pollutants potentially present at the BAC. In parallel, the STEB (Service de toxicologie de L’environnement bâti du Canton de Genève - the Service of Toxicology Service of the Built Environment, Geneva Canton) measured the quality of air in a number of spaces of the building. The laboratories tested the samples taken from the floors and the false ceilings for presence of heavy metals, PAHs (Polycyclic Aromatic Hydrocarbons) and asbestos, and found an important level of hydrocarbon pollution in all surface samples taken from the wooden and screed floors, dating back and inherited from the industrial period of the building. The PAHs were also present and even released in more or less important quantities depending on temperature variations. Heavy metals were occasionally present in excess. The tests showed presence of asbestos in the glue used to fix the wooden floors on the ground floor as well as in the ceiling panels. The detected asbestos is non-porous and does not present a health hazard as long as it remains untouched. In conclusion, Ecoservices SA considers the site to be contaminated, but without danger for medium term occupants.

In its activities Utopiana is interested in questions and alternative methods of decontamination. In 2015 and as an interventionist artistic gesture, we submitted an in situ project to the Geneva authorities, which consisted in the partial decontamination of the floor of Le Commun by a remedial action thanks to mushrooms and phytomining.

We consider this situation to be an opportunity to enlarge the fields of knowledge so as to address more deeply the question of the environment. In fact, we want to conceive differently the very idea of the environment (Umwelt) so that it integrates different theoretical, institutional, and political factors and takes into account various pragmatic engagements.

Other than the knowledge of ecological processes, the solution to these problems also requires understanding of human behaviour because the semiotic aspects of the human-nature relationships that are important in this context and in others are not yet sufficiently understood or considered.

The scaffold that has been erected from the space of Le Commun presents itself as a “relational biosphere” which attempts to weave new frames uniting “two cultures”: the humanities and the arts on the one hand, and the technical and natural sciences on the other. Or, more generally - the union of the cultural fields and those dealing with natural phenomena. In order for us to understand and to act in the current ecological situation, we propose to consider human culture as a sphere of continuous interplay of signs - as a semiosphere, as an open entity which constantly influences and is being influenced - and to underline the importance of the processes of symbiosis at the interior and exterior limits of this semiosphere. Just as much as the biosphere is necessary for the existence of different terrestrial species, the semiosphere precedes the existence of meanings that populate it. Thus, Le Commun interlocks the real, physical space and the social, virtual one.

We must understand the similar dynamics that manifest themselves on all levels of the living (semiosphere, biosphere, Umwelt) in order to understand the rupture that man has created in his environment through the production and accumulations of materials that no longer partake in the recycling of elements of our ecosystem.

The concept of the semiosphere is considered in its relational capacity for a future of the ecology of thought, of subjectivity, of desire, of power, of affect - in short, of modes of existence.
11:00 – 18:00
du mardi au dimanche non stop
gratuit
Signaler une erreur Ajouté par Utopiana le 1er février 2017