La décadanse

OLYMPIA DE DIONISIO

planet22

"C'est quand que vous avez vu l'Olympia la dernière fois? Au Salon des Refusés en 1863? Où étiez-vous? Que faisiez-vous et qu'est-ce que vous avez fait le reste de la soirée? C'est ce dont nous parlerons plus tard quand nous nous souviendrons de ce grand événement. Comme la mort d'Elvis ou la fermeture de Rhino, toute l'affaire se réduira à des souvenirs individuels, et c'est peut-être pas plus mal comme ça, parce qu'en dépit de sa sensualité controversée, Olympia a laissé chacun de nous aussi seul qu'elle l'était elle-même; entendez par là qu'elle n'etait pas exactement une femme du peuple, si vous voyez où je veux en venir. Si vous ne voyez pas, j'irais a planet22 le 8 mai prochain pour savoir pour quoi toutes nos héroïnes publiques semblent renforcer notre propre solitude.

Dionisio Alfaro, en faisant une réadaptation pas si libre de l'Olympia, méprise son public. Ce qui explique qu'il m'est simplement difficile de voir en Olympia une figure tragique. Je la vois plutôt comparable à la grande pyramide de Ghiza, énorme institution blindée dont personne ne sait rien, sinon que son pouvoir est légendaire.

En définitive, son mépris pour ses fans, tel qu'il se manifestait dans ses oeuvres "nouvelles", pleines de trucs déja sortis, avec un petit up-date contemporain, pour être sûr que nous autres pauvres poires irons voir sa "nouvelle" expo. Nous avons attendu qu'il redevienne sauvage, imbéciles que nous étions, et il savait sans doute mieux qu'aucun d'entre nous, au plus profond de lui-même, que ça ne se produirait jamais, et se voyant finalement célébré un peu perversement, au moins par les critiques, pour son parfait mépris envers quiconque avait de la sympathie pour lui.

D. A. était dejà dans le marketing de l'ennui quand Manet a peint l'Olympia, le péché de D. A. ayant toujours été son incapacité à comprendre que ses fans n'étaient pas pervers, ils l'adoraient sans réserve.
Pour qui d'autre pourraient-ils passer toute la nuit sous la pluie à regarder "son" Olympia?

J'ai appris la nouvelle de l'Olympia alors que je buvais une bière avec un ami journaliste sur son escalier d'incendie dans la 21e Rue, à Chelsea. C'est un bon quartier; bien que la folle du dessus le réveille toutes les nuits avec ses délires, mon pote reste là parce qu'il en aime le sentiment de communauté au sein de la diversité: dans son bâtiment, de vieux communistes encartés vivent à côté de gens de toutes sortes, qualifiés par le bon peuple d'"ethniques".

Maintenant, D. A. a perdue sa tête pour cette installation à planet22 et aussi son amie et emo-curator favela-studio qui a écrit ce texte d'après Lester Bangs pour lui."

Signaler une erreur Ajouté par michel le 14 mai 2008