La décadanse

Pardé

Cinémas du Grütli

Pardé, qui signifie « le rideau », est le deuxième des films réalisés par Jafar Panahi après sa condamnation.Réalisé avec le concours de Kambozia Partovi, coscénariste du Cercle et réalisateur, c’est surtout son film le plus désespéré.Il se situe entre le huis-clos anxiogène de Ceci n’est pas un film où Panahi, en instance d’appel, ne mesure pas encore la gravité de la sentence, et le regain d’énergie à l’oeuvre dans Taxi Téhéran, à l’air (presque) libre.

Tourné en cachette dans sa maison de vacances au bord de la mer Caspienne, le film est une plongée dans la psyché de Jafar Panahi qui est à nouveau le personnage central de son film. Tiraillé entre la volonté de continuer à créer et la tentation du suicide, deux options incarnées par deux personnages aux antipodes, Jafar Panahi tisse un récit stratifié, complexe et allégorique. L’appel de la mer est fort dans ce huis-clos pirandellien où différents régimes d’images s’entrechoquent, se complètent et s’opposent.

Le film remporte l’Ours d’argent du meilleur scénario à la Berlinale en 2013.
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Signaler une erreur Ajouté par Cinémas du Grütli le 1er décembre 2016