La décadanse

Exposition Yves Humbert

Yves Humbert un peintre qui se dit photographe

Yves Humbert nous a quitté il y a 20 ans, le 14 octobre 1996. Il est né le 24 juillet 1948 à Genève d'un père Vaudois et d'une mère Bernoise. Il passe son enfance au pied du Jura avant de suivre l'école primaire à Nyon où sa famille vient de s'installer, avant d'étudier l'électronique à l'Ecole des arts et métiers de Genève. Dès les années 1960, il s'amuse avec un Brownie Kodak, puis avec son premier salaire, il s'achète un Pentax pour ses 20 ans. Dès l'année suivante, il commence des recherches sur les virages, les procédés anciens pour son thème sur l'eau. Fasciné par les travaux de laboratoire, ses photographies vont rejoindre le dessin, la peinture, l'abstraction pour nous donner à voir une sensation, une piste de sa vision, un instant de couleur. L'image pour lui n'est qu'une réflexion d'une réalité inexistante, elle provoque une évasion fantastique, un désespoir, une angoisse, des visions de phénomènes impalpables, un instant de plaisir où la nuance déclenche le rêve. Parallèlement, il travaille comme photographe de presse et collabore avec des éditeurs et les presses locales, il est un témoin incontournable de sa région, le Léman, les pêcheurs, la Confrérie des Pirates de Rive, la nuit et la musique au Jazz Nyon, les premières années du Paléo Folk Festival, le Théâtre amateur de Prangins... il réalise des reportages comme les Gitans aux Saintes-Marie-de-laMer, Venise, le Léman, les fêtes, le jazz et ses musiciens à New York... En 1969, il s'intéresse au mouvement, ses modèles sont les cygnes du Léman. Il va tirer, laver, blanchir, une sorte de destruction de l'image pour la faire réapparaître autre, opérations subtiles essentielles dans son oeuvre où il va devenir maître. Ses tirages sont dans un format petit, il dit: "Cela oblige les gens à s'en approcher et à s'y attarder". En 1971-72 il travaille à une série sur les matières. En 1974, il est l'un des co-fondateurs de l'association Public, il reçoit le 1er prix de la Ville d'Yvoire sur le thème du Léman, en 1976 et 1977 il reçoit la Bourse fédérale des Arts appliqués, en 1978 le prix spécial au concours UBS à Berne et une distinction l'année suivante, il est sélectionné en 1985 à la Bourse fédérale des beaux-arts, invité par Kodak à la Triennale de la photographie à Fribourg. De 1977 à 1989, il expose dans sa propre galerie des artistes peintres, céramistes et photographes comme Dany Gignoux, René Groebli, Max Vaterlaus et bien d'autres. En 1989, il continue d'arpenter, d'observer, de contempler la lumière, refusant ce qu'il appelle "de la belle image" en s'engageant sur la voie de l'astraction afin de suspendre le quelque chose qui se cache derrière l'image. En 1993, il écrit "C'est le mouvement de rêve perdu, suspendu par l'osseine, gélatine teintée de noirs sels d'argent limpides et transparents, qui fait renaître la pensée d'un instant, l'âme de celui qui la regarde, ces yeux qui ne servent à rien d'autre... C'est ça la photographie, un tombeau pour les imbéciles qui croient que tout est beau et facile...".
Georges Allenbach compagnon d'école d'Yves et sa femme Marlyse, sont les sauveurs de l'oeuvre du photographe qui était condamné à la benne, l'artiste ayant quelques dettes auprès de l'administration fiscale... Nous les remercions chaleureusement pour leur travail de sauvegarde des mondes d'Yves Humbert et pour leur généreuse donation à la Fondation.

Exposition du 8 septembre au 20 novembre 2016

Vernissage le mercredi 7 septembre 2016 à 18h en présence de Georges Allenbach

Exposition uniquement sur rendez-vous tous les jours de la semaine au 022 751 27 83 ou auer@auerphoto.com

Entrée gratuite
09:00 – 18:00
9:
entrée libre
Signaler une erreur Ajouté par auerphoto le 6 septembre 2016