Qu'ils prennent place dans des lieux de vie réelle ou dans des espaces aménagés, c'est toujours en réponse au contexte que naissent les projets de Laurent Pichaud. Sensible aux spécificités et aux usages de l'environnement choisi, l'écriture chorégraphique émerge à partir d'expériences réalisées sur place. Au far°, l'artiste a souhaité s'installer dans une salle de gymnastique du centre-ville de Nyon, dans l'enceinte de l'ancien collège. Lieu polyvalent et collectif, la salle de gym endosse plusieurs rôles. On y joue, apprend, s'associe; on s'y réfugie aussi en cas de catastrophe. Une équipe locale et éphémère s'est constituée, suite à un appel à participation auprès des habitants de Nyon et de réfugiés récemment arrivés en Suisse. À travers le jeu, le groupe a éprouvé à la fois son inconnu, son commun et son élan. Le lieu est fixe, certes, mais toute communauté est mouvante.