Un banquet aux allures mythiques
Le temps nu est un émoi chorégraphique où le corps hérétique et politique, en proie à la violence d’un désir viscéral, est abordé à partir de la puissance du trouble qu’il suscite …
Par une écriture poétique dissidente et une forme fragmentée aux narrations multiples, à l’image de Petrolio (1972-75), œuvre posthume irréductible et inachevée, les corps de Pasolini se déploient et se répandent, en proie aux émois les plus informulables.
L’écorchévisme exacerbé et l’athéisme mystique de Pasolini répondent à la violence infligée aux corps par le conformisme écrasant de la société consumériste, ce « second fascisme » qui annihile toute singularité, anéantit toute vitalité et trace une mutation quasi anthropologique des corps.