La décadanse

COURTS MÉTRAGES DE CATHERINE CORRINGER

Spoutnik

DAY’S NIGHT
CATHERINE CORRINGER, FRANCE, 2005, 20’, COUL., HD, SANS DIALOGUE

Véritable film performance ancré dans un univers sado-masochiste particulier, « Day’s Night » explore des fantasmes enfantins et archaïques tels que l’interrogation sur la sexuation, le corps, le jeu avec la nourriture, l’urologie ou encore le mythe de la dévoration.

IN BETWEEN
CATHERINE CORRINGER, FRANCE, 2006, 26’, COUL., HD, SANS DIALOGUE

Entre l’assise et le couché, entre la femme et l’homme, entre l’ordre donné et son exécution, entre cruauté et innocence, à genoux, un corps féminin lacère, mord, joue et jouit. « In Between » est une performance radicale dans un univers sado-masochiste fantastique et irréel, explorant la place érotisée et la présence « électrique » de l’entre-deux.

THIS IS THE GIRL
CATHERINE CORRINGER, FRANCE, 2007, 17’, COUL., HD, SANS DIALOGUE

Film queer érotique et fantastique mettant en scène une « sex heroïne boxer », sa « rocky coach », et un homme transformé en sex toy, « This is the Girl » explore la puissance sexuelle à travers la masturbation, les jeux érotiques et l’éjaculation féminine.

SMOOTH
CATHERINE CORRINGER, FRANCE, 2009, 24’, COUL., HD, SANS DIALOGUE

Filmé à la fois en vidéo et en Super 8 noir et blanc, « Smooth » est l’exploration de la profonde intimité de deux corps: l’un, vêtu, en mouvement, nerveux, en guerre, l’autre, nu, lascif, ouvert, presque immobile.

FOCUS CATHERINE CORRINGER

Ce mois de mars, le Spoutnik a le grand plaisir d’accueillir Catherine Corringer, performeuse, actrice et réalisatrice d’un cinéma résolument queer, BDSM et surréaliste, militant et libérateur. Son travail est une expérience intense et poétique du désir et de la cruauté. Plus qu’un décentrement de la sexualité, l’oeuvre de Catherine Corringer tiendrait plutôt d’une représentation-incarnation de sexualités multiples, de désirs diffus, traversant les corps, se disséminant à travers les pratiques à l’écran, jusqu’à investir totalement celui-ci. Le désir se déplace le long de la matière des corps, le long du plan et des formes qui le composent, jusqu’à se situer en notre propre regard, jusqu’à nous envahir en nous confrontant à l’imaginaire du film.

Cinéma pulsionnel, les films de Catherine Corringer invitent à une identification morcelée à des bouts de corps, corps « in-complets » et en cela illimités; corps-matière en tension traversés par la violence et le désir, aux contours flous, en perpétuel déplacement. Les significations qui enferment et restreignent certaines possibilités de penser les genres, les âges, les pratiques, se recoupent, s’articulent, jusqu’à voir leur frontières se troubler, jusqu’à perdre leur souveraineté, réinscrites ainsi à l’intérieur d’imaginaires ouverts.

Métaphores infinies, sexualités et corporéités polymorphes, ces films sont autant d’espaces de libération du désir que de subversions poétiques et radicales des logiques dominantes - binaire, hétéronormée, phallocentrique - qui déterminent encore de nombreux modes de narration cinématographiques.
20:30
normal 12.- / réduit 8.- / membre 7.- / enfant 5.- / 20ans20francs 5.-
Signaler une erreur Ajouté par Cinéma Spoutnik le 26 février 2016