La décadanse

HOTEL MONTEREY + LA CHAMBRE - CHANTAL AKERMAN

Spoutnik

HOTEL MONTEREY - CHANTAL AKERMAN
(BELGIQUE, 1972, 63’, COUL., DCP, MUET)

Fortement influencé par le cinéma expérimental, Hotel Monterey explore un hôtel où avait d’abord logé la réalisatrice pendant quelques temps afin d’en saisir l’atmosphère. Le film, par la symbolique de ses plans fixes et de longue durée – chambres, couloirs, ascenseurs -, par l’anonymat et l’insensibilité à la caméra de ses protagonistes – les client·e·s de l’hôtel – développe un sentiment de vide et d’inertie.

« On commence dans le hall d’entrée juste avant la tombée du jour et l’on monte aux étages à mesure que la nuit progresse. On se retrouve sur le toit à l’aurore où l’on voit le lever du soleil dans une lumière éclatante. » (Babette Magolte)

Hotel Monterey, tourné en 16mm, marque le début de la collaboration de Chantal Akerman avec Babette Magolte, cheffe-opératrice qui suivra la réalisatrice sur le tournage de ses premiers films.

LA CHAMBRE - CHANTAL AKERMAN
(BELGIQUE, 1972, 11’, COUL., DCP, MUET)

La projection du film est précédée par le court-métrage La Chambre. Muet, le film est composé d’un long plan-séquence à vitesse lente et constante. La caméra tourne plusieurs fois sur elle-même à 360 degrés et balaie ce lieu où les uniques mouvements que nous percevons sont ceux de la réalisatrice, couchée sur le lit, d’abord quasi immobile. Un autoportait mystérieux.

CYCLE CHANTAL AKERMAN

Il y a de cela quatre mois nous quittait Chantal Akerman. Sa disparition soudaine, écho tragique et mélancolique au final de son premier court-métrage Saute ma Ville, nous donna envie de lui rendre, au Spoutnik, un hommage, en présentant certains de ses films qui nous marquèrent le plus; laisser vivre l’oeuvre au-delà de sa créatrice, faire découvrir ou redécouvrir un cinéma du quotidien, poétique, intime et politique.

De Saute ma Ville (1968) à No Home Movie (2015), son dernier film, il nous a été difficile d’établir une sélection à travers une oeuvre si riche, indissociable d’une dimension autobiographique, interrogeant la solitude, l’expérience du rythme quotidien et la part d’absurde, anxiogène comme libératrice, qu’il renferme. Par un cinéma engagé, un décentrement et une explosion des représentations stéréotypées des femmes dans le cinéma de son époque, Chantal Akerman aura su créer un univers hybrides et puissant, précurseur par ses thèmes et son esthétique.

Pour cet hommage, nous avons choisi de présenter certaines des premières réalisations d’Akerman, quatre longs-métrages et deux courts-métrages, qui à notre sens ont marqué la filmographie de la réalisatrice et permettent de (re)découvrir son univers en suivant son évolution personnelle.
20:30
normal 12.- / réduit 8.- / membre 7.- / enfant 5.- / 20ans20francs 5.-
Signaler une erreur Ajouté par Cinéma Spoutnik le 29 janvier 2016