Dans Finir en beauté, le dispositif s’accorde à la profondeur du propos, à la sensibilité et à la finesse d’esprit qui caractérisent le très prometteur Mohamed El Khatib. Ici, il se met seul en scène dans une forme de fictiondocumentaire et transforme un événement brutal et définitif – le décès de sa mère – en matériau de création infini. Ce récit composite, il le construit à partir de SMS échangés, d’interviews, de documents administratifs : des instantanés de vie qui évoquent la famille, le pays, la langue maternelle, le souvenir. El Khatib parvient à nous émouvoir avec une profonde sagacité et un humour désarmant sans qu’il ne soit jamais question de résilience ni de deuil. Dans une langue inspirée et généreuse, le trentenaire nous dit ce qui est : sa mère est morte et elle lui manque. D’une sincérité et d’une douceur ravageuses.