La décadanse

PALESTINE FILMER C'EST EXISTER : Un exil dans l'espace + Téléphone arabe

Spoutnik

'''Un exil dans l'espace'''
court métrage

« Où irons-nous, au-delà des dernières frontières ? » s’interroge le poète palestinien Mahmoud Darwich.

Dans Un exil dans l’espace, Larissa Sansour reprend la vision de Stanley Kubrick de 2001 Odyssée de l’espace et l’icône de l’astronaute américain Armstrong, premier à marcher sur la lune, et y répond en se projetant dans l’espace : c’est le déplacement total, signe du destin palestinien. Mais c’est aussi l’histoire optimiste de l’humanité, une victoire technologique, un drapeau qui se plante comme affirmation ultime de la nation mais à signification universelle : « Un petit pas pour un Palestinien, un bond de géant pour l’humanité » dessine une utopie.

Si nation veut dire une « communauté imaginée », comment en imaginer une face à un projet de dépla-cement forcé et de morcellement qui raye tous les repères de la mémoire, et surtout le territoire, sur les-quels l’imagination se fond ?

L’œuvre de Larissa Sansour, photographe et artiste vidéo palestinienne, ne cesse de revisiter cette question.

Elle est née à Jérusalem et a étudié l’art à Copenhague, Londres et New York. Ses images grandioses et drôles mélangent la réalité et la complexité de la vie en Palestine à un langage visuel habituellement associé aux emissions tv de divertissement ou aux films de western et d’horreur, pour créer des univers parallèles dans lequels on peut décoder un nouveau système de valeurs.

Ses oeuvres sont exposées dans le monde entier: galeries, musées, festivals, revues d’art.

Sa dernière création (août 2012), Nation estate, com-binant photographies et video, imagine l’Etat palestinien réduit à un gratte-ciel où les étages sont des lieux de mémoires : Jérusalem y est au 13ème étage, Bethlehem, ville natale de l’artiste, au 21ème. Solution politique à la hauteur de l’absurde du discours contemporain ?

Ce travail en cours de réalisation reçoit un appui inattendu d’un coup de censure scandaleuse : en 2011, le groupe français Lacoste, sponsor du Prix Lacoste-Musée de l’Elysée (Lausanne) pour lequel trois esquisses d’une création doivent être présentées, a décidé d’éliminer ses photos de la compétition parce que « trop pro-palestinienne ».

'''Téléphone arabe'''
long métrage

Jawdat, un jeune arabe israélien, veut simplement s’amuser avec ses copains, passer des heures à discuter sur son portable, et surtout trouver l’amour. Mais il multiplie les rendez-vous ratés avec des jeunes filles musulmanes, chrétiennes et même juives, tout en tentant désespérément de réussir son test d’hébreu pour entrer à l’université.
Alors que ses communications avec une fille de Cisjordanie éveillent l’attention de la police israélienne, son père Salem, cultivateur d’olives, part en guerre contre l’antenne installée dans un champ voisin par la compagnie israélienne de téléphone et qu’il soupçonne d’irradier les villageois, embarquant ses voisins et son fils dans son combat.

'''« Une chronique gorgée d’ironie et de malice qui évoque par la bande les vicissitudes d’une communauté condamnée à se sentir étrangère dans son propre pays. » '''
Signaler une erreur Ajouté par Cinéma Spoutnik le 28 novembre 2012