La décadanse

Joshua

Spoutnik

de George Ratliff (États-Unis, 2007, 105')

"Le deuxième enfant du couple Cairn vient de naître. Cela ne semble guère plaire au grand frère, Joshua, à l’intelligence hors du commun malgré ses neuf ans. Entre le baby blues de la mère, la rénovation de l’immeuble et les pleurs incessants du nouveau-né, Joshua a les mains libres pour transformer petit à petit le rêve idéal familial en cauchemar…
Découvert au festival de Sundance (où il a remporté le prix de la meilleure photo), JOSHUA pourrait être une variation de THE OMEN, c’est-à-dire la représentation d’une suite d’actes malveillants commis par un enfant diabolique. Mais pour le réalisateur George Ratliff, pas besoin ici de diable ou de manifestations horrifiques pour faire peur. Le film préfère jouer la carte de la psychologie plutôt que celle de l’effet visuel et de l’épouvante avec un seul enfant, ressort déjà bien éculé. JOSHUA effraie avec le routinier, la vie de tous les jours, dont le lent effritement conduit à la frayeur. Faux film de genre mais vrai drame, il se saisit du sentiment de peur et l’associe intelligemment aux éléments du quotidien. S’il joue sur une morale judéo-chrétienne, Amérique oblige, il n’en délivre pas moins une impression de malaise en brisant la plupart de tabous liés à ces dogmes. Pour les amateurs de Roman Polanski et de Hideo Nakata, voilà un film qui fait froid dans le dos, surtout grâce aux excellents acteurs, principalement le jeune Jacob Kogan qui donne vie à Joshua. Signalons enfin l’excellente musique originale de Nico Muhly (DRAWING RESTRAINT 9), jeune compositeur qui a été l’assistant de Philip Glass, et également arrangeur pour Björk (l’album Medúlla) et Antony & The Johnsons. Son style, dont l’inspiration couvre la musique contemporaine américaine de John Cale à Michael Daugherty, offre au film une teneur unique."
21:00
7.- à 11.-
Signaler une erreur Ajouté par michel le 9 juin 2008