La décadanse

Marie José Burki

Centre pour l'image contemporaine

Installations vidéo

"Ayant simultanément poursuivi des études universitaires à la Faculté des Lettres de Genève, et une formation artistique à l’Ecole Supérieure d’Art Visuel (ESAV) devenue aujourd’hui la Haute école d’art et de design (HEAD), Marie José Burki a d’abord accordé à la littérature et plus généralement au langage une place prépondérante dans son travail d’artiste.

Marie José Burki, Exposure : Studio Light, 2007

Etudiante chez Silvie et Chérif Defraoui, elle réalise en 1985 une bande de onze minutes, Celui qui a vu passer les éléphants blancs, coproduite par Saint-Gervais Genève et qui sera primée dans de nombreux festivals. Elle réalise ensuite, après plusieurs mois de résidence au Studio P.S.1 de New York Reading over and over en 1990. Enfin elle réalise, toujours avec Saint-Gervais C’est un grand mot que cela en 1991, librement inspiré de Jacques le fataliste de Diderot et en 1993, De loin en loin, deux œuvres qui sont une interrogation narrative sur la déambulation, comprise à la fois comme déroulement dans le temps et déplacement dans l’espace.
A la suite de ses premiers travaux vidéos, construits comme des films, Marie José Burki amorce un travail plus spatial et destiné à l’exposition. Avec la série vidéo intitulée ANIMAUX (1991) et A.NI.MAUX (1992) commence alors un travail d’installations avec des dispositifs relativement simples (projection sur un mur ou sur un plan posé au sol, moniteurs sur socle ou accrochés au mur), parfois aux dimensions spectaculaires, donnant ainsi, la pleine mesure de sa démarche artistique.

Depuis 1993, Marie José Burki est installée à Bruxelles. Elle participe dès 1986 à de nombreuses expositions personnelles ou collectives. En 1992, elle est présente à la Documenta IX de Jan Hoet et à partir de 1994, et pour quelques années, elle est visiting artist à la Rijksakademie d’Amsterdam. Sa dernière exposition à Genève date de 2000 au Musée d’Art et d’Histoire à l’occasion du Prix de la BCG, où elle présente pour la première fois Mais que pouvait bien raconter Saint François aux oiseaux. Sa dernière exposition personnelle en Suisse date de l’année dernière, au Helmhaus de Zürich.

Marie José Burki, De nos jours, 2003

En mettant en relation parole/texte/mot et image, Marie José Burki interroge le théâtre de nos représentations et de nos mémoires. Les images représentent souvent un regard en attente d’un événement qui n’arrive pas. Par des mouvements de caméra qui déambule dans des fragments de paysage ou des scènes statiques, les images effleurent le visible plutôt que ne le révèlent. Dans cette attente et avec l’espace construit par l’artiste, avec ses jeux de langage ou d’écriture, ses écarts et ses déplacements, nous prenons conscience que c’est en réalité les images qui nous observent. C’est alors un point de départ qui nous ramène à notre perception du réel, aujourd’hui formée par la déferlante visuelle des médias. Notre rapport équivoque à un monde saturé d’images est pris en défaut, car toutes les images se valent aujourd’hui. Ce n’est que dans les interstices, dans les intervalles, dans les respirations suggérées par les juxtapositions et leurs écarts, que le travail artistique de Marie José Burki nous révèle une perception du réel et son cortège d’histoire.

De nos jours, 2003, Exposure: Studio Light, 2007, De nos jours (un matin), 2008, ainsi qu’une nouvelle production de l’artiste seront exposées aux premier et deuxième étages du centre pour l’image contemporaine."
12:00 – 18:00
entrée libre
Signaler une erreur Ajouté par michel le 22 mars 2008